Préparation entretien

Convaincre le recruteur de ma motivation : mission impossible ?

Une des clés pour persuader le recruteur à vous confier le job est de le convaincre de votre motivation. Comment le faire concrètement lors de l’entretien d’embauche ? Cet article vous donnera plein d’idées et de conseils pratiques pour y parvenir.

 

Afin de vous prouver (si jamais s’était nécessaire) de l’importance de votre motivation pour décrocher le poste, je souhaite partager avec vous une expérience assez incroyable que j’ai vécue en tant que recruteur. Il y a maintenant 2 ans, je cherchais un apprenti à intégrer à mon équipe. Le marché du travail n’était pas des plus simples à l’époque (un peu comme aujourd’hui, à vrai dire…) et la possibilité d’intégrer une entreprise internationale pour son apprentissage me paraissait une opportunité très très intéressante pour un jeune, à la fois pour faire de l’expérience et enrichir significativement son CV.

J’avais donc reçu plusieurs candidatures et, au moment de la sélection pour rencontrer quelques candidats, j’en avais retenu un qui avait un parcours scolaire vraiment riche et intéressant, et qui semblait convenir parfaitement au profil recherché.

 

Le jour de l’entretien, par contre, ça a été la catastrophe. Tout d’abord l’attitude : le candidat arrive en retard de 10 minutes, sans s’excuser ni donner des explications, couché plutôt qu’assis sur le fauteuil, et il parle avec une voix soporifique.

Même s’il a été plutôt bon à présenter son parcours, ses soucis ont commencé dès que je lui ai demandé pourquoi il voulait intégrer l’entreprise, pourquoi le secteur d’activité lui intéressait, qu’est-ce qu’il attendait de 2 ans passés en apprentissage dans mon équipe. A chaque question a suivi un silence glacial, et même pas trop gêné pour sa part.

Inutile de vous dire que l’entretien n’a duré que 20 minutes (et encore, je pense que je suis trop poli et j’aurais dû le faire partir bien plus tôt !).

 

Donc voilà, l’exemple ci-dessus explicite à mon sens plutôt bien (même si en montrant tout ce qu’il ne faut pas faire) ce qui signifie convaincre le recruteur de sa motivation.

 

A mon sens, convaincre le recruteur de votre motivation s’appuie sur 3 preuves à fournir lors de l’entretien :

  1. le pourquoi vous êtes intéressé au secteur, à l’entreprise et au poste en question
  2. le quoi vous voulez accomplir et apprendre sur le job
  3. le comment vous interagissez avec le recruteur pendant l’entretien d’embauche

 

Si vous avez des réponses claires, bien réfléchies à ces 3 aspects (et si vous les donnez avec un ton enthousiaste), votre motivation va paraître évidente aux yeux de votre recruteur, et votre mission impossible est accomplie !

 

Regardons comment fournir ces trois preuves, une par une.

 

Pourquoi vous êtes intéressé au secteur, à l’entreprise et au poste

Il y a bien une raison pour laquelle vous êtes avez décidé, à partir de l’intitulé, de l’entreprise, ou je ne sais de quoi d’autre, vous avez décidé de lire l’offre d’emploi et ensuite vous avez décidé de candidater.

Qu’est-ce qui a attiré votre attention ? Qu’est-ce que vous a fait tilter à la lecture de la description du poste ? Quels mots, quelles images ont suscité votre intérêt?

 

Même si à une toute première analyse vous avez l’impression qu’il n’y a pas trop de raisons particulière, donnez vous quelques minutes pour repenser au moment ou vous avez décidé de soumettre votre candidature. Il y a bien eu quelque chose (même si peut-être de manière inconsciente) qui vous a intrigué et poussé à l’action.

Ce quelque chose, si vous y pensez un peu plus en profondeur, dénote un intérêt plus profond en vous. De quoi s’agit-il ?

 

Est-ce que le secteur ou le poste correspondent à quelque chose dont vous avez toujours rêvé, depuis que vous étiez tout petits ?

Est-ce que vous connaissez quelqu’un qui travaille dans l’entreprise et qui vous en a bien parlé ? Etes-vous peut-être déjà client de cette entreprise et vous êtes particulièrement satisfaits de leur produits ou services, et vous voulez contribuer à les améliorer encore d’avantage en travaillant pour eux ?

Cela peut dépendre aussi de l’image que vous avez vous-mêmes de l’entreprise, par des informations que vous avez lu dans la presse, ou par l’image de marque qu’elle vehicule.

 

Une première preuve de votre motivation consiste à donner donc une réponse très personnelle, très originale à pourquoi vous vous intéressez au secteur, à l’entreprise, et au poste en question.

Pourquoi parmi toutes les entreprises du secteur vous vous intéressez à celle-ci? Pourquoi parmi tous les métiers de cette entreprise vous êtes intéressé à ce poste particulier ?

Pour que votre réponse soit originale et personnelle, elle doit avant tout être sincère. Elle doit aussi être le fruit d’une petite réflexion de votre part si vous voulez éviter de donner une réponse banale.

 

Une deuxième preuve de votre intérêt porte sur votre connaissance du secteur, de l’entreprise ou du poste. Avec tous les moyens disponibles en ligne, il est maintenant assez simple de collecter des informations significatives.

Ce que je vous conseille est de connaître à minima les produits ou services principaux offerts par l’entreprise, ses clients plus renommés et le marché dans lequel l’entreprise opère. Vous pouvez aussi vous renseigner sur les principaux concurrents à cette entreprise ; quelles sont les spécificités de cette société par rapport aux concurrents ?

Ici, des recherches sur le web, pourquoi pas sur le site officiel de l’entreprise, ou sur ses profils LinkedIn ou Facebook sont les lieux plus simples et riches pour commencer votre recherche.

 

Une troisième preuve que vous pouvez fournir, et qui est à mon sens très largement sous-estimée par les candidats alors qu’il s’agit d’un facteur fondamental pour votre motivation, consiste dans la connaissance des valeurs de l’entreprise et leur alignement avec vos propres valeurs personnelles.

Il y a des entreprises qui sont très orientées vers l’innovation, d’autre vers le basculement du marché dans lequel elles opèrent, d’autres encore mettent l’accent sur l’environnement du travail (ambiance amicale, ou valorisation des talents). Chaque entreprise cherche à se démarquer par des valeurs bien précis.

Comment ces valeurs correspondent à votre manière d’être, votre caractère ?

Pourquoi pensez-vous que cette entreprise soit faite pour vous, et vous pour cette entreprise ?

 

Pour connaître les valeurs de l’entreprise, une des manière plus simple et de chercher sur les offres d’emploi et sur le profil LinkedIn de l’entreprise elle même. Souvent ces valeurs sont bien mises en avant dans la description de l’entreprise ; de plus en plus souvent vous trouvez des vidéos où apparaissent des employés de la société qui en parlent en première personne.

Sans vouloir à tout prix donner une réponse qui soit trop faussée, trop poussée, qui vous ne correspond pas, juste pour montrer que vous êtes parfaitement aligné à ces valeurs, vous devez au moins avoir réfléchi un minimum à cette question.

 

Qu’est-ce que vous voulez accomplir et apprendre sur ce job ?

 

Votre motivation pour le poste peut aussi dépendre d’un élément d’ordre assez différent, et cela consiste à ce que ce poste vous permettra d’apprendre et d’accomplir. Ces aspects de votre motivation sont très peu connus et utilisés par les candidats ; vous pouvez vous y appuyer pour valoriser votre candidature, de manière significative.

 

Par expérience, les candidats les plus jeunes, spécialement s’ils débutent dans leur carrière professionnelle, sont très motivés par ce que l’entreprise et le poste peuvent leur permettre d’apprendre. C’est très bien, ils souhaitent que cette expérience les enrichisse et augmente leur bagage de connaissance.

Je vois personnellement deux inconvénients à cette posture positive, qui peuvent se transformer très facilement dans des preuves supplémentaires de votre motivation et engagement.

 

  1. le premier inconvénient est que souvent le candidat n’a pas une idée précise de ce qu’il souhaite apprendre. C’est clair que quelques années sur un poste permettront de faire du chemin, mais vers quelle destination ? A mon avis, cette expérience aura autant plus de valeur si ce qu’elle vous permettra d’apprendre servira de base à la suite de votre carrière professionnelle. Il faut donc connaître la destination finale pour savoir si le chemin que ce poste vous fera prendre vous permettra de vous y rapprocher. Qu’est-ce que vous aimeriez donc faire après ce poste ? Quel est votre plan de carrière à un horizon de 5-10 ans ?
  2. le deuxième inconvénient est que, si vous ne parlez de ce que vous souhaitez apprendre, toute la valeur sera à votre avantage exclusif. L’entreprise, elle, n’en bénéficiera pas directement. Afin de se mettre dans une posture plus constructive, ou à la fois vous et l’entreprise sortez gagnant, il faut à mon avis parler aussi de ce que vous souhaitez accomplir sur ce poste. Si vous devez identifier un résultat concret que vous souhaitez laisser après votre passage, ce serait quoi ? Quelle réussite, quel accomplissement vous permettrait d’être fier de votre travail ? Réfléchir à ce que vous souhaitez accomplir sur le poste à l’avantage de mettre en avant un résultat qui bénéficiera tant à vous qu’à l’entreprise. L’entreprise se trouvera avec un résultat concret et significatif de votre part. Et vous, vous vous trouverez avec un accomplissement dont vous allez être fier, et qui permettra d’enrichir votre CV pour la suite de votre carrière.

 

Si, lors de votre entretien d’embauche, vous arrivez à expliquer clairement au recruteur, ce que vous souhaitez apprendre et réaliser sur ce poste, en quoi cet apprentissage et ces réalisations vous permettront d’entreprendre la prochaine étape de votre projet professionnel, il ne doutera pas une seconde de votre motivation.

Et cela aura un bonus supplémentaire : cette réflexion vous permettra vraiment de comprendre ce que vous avez à gagner de ce job. Elle vous aidera ainsi à être 150% motivé sur votre poste, le premier comme le dernier jour, et contribuera à votre bonheur pendant vos journées de travail. Je ne saurais donc la recommander d’avantage !

 

Quelques conseils supplémentaires : ne vous inquiétez pas si vous ne savez pas exactement ce que vous voulez faire dans 10 ans. Ne vous inquiétez pas si finalement vos choix seront assez différents par la suite. Cela est tout à fait normal : la route va se construire en marchand, et personne vous en voudra si vous changez d’avis entre temps.

L’important c’est de montrer que, avec vos connaissances et vos envies d’aujourd’hui, vous savez vous projeter un peu plus loin, et que donc ce que vous choisissez de faire aujourd’hui comme job est cohérent avec vos plans futurs.

Votre interaction avec le recruteur

La preuve plus sincère et directe que vous allez fournir au recruteur de votre envi et votre motivation sera la manière dont vous allez interagir avec lui lors de l’entretien, encore plus que les réponses et les mots que vous allez utiliser.

Une attitude engagée, active et participative de votre part sera la manière plus puissante de convaincre votre recruteur que vous voulez absolument ce job.

 

Une des manières plus simple pour y arriver consiste à avoir beaucoup de question pour le recruteur. Vous trouverez dans cet article plein de conseils sur le type de question que vous pouvez poser.

Ensuite, un rôle clé sera joué aussi par la posture physique que vous allez adopter. Vous trouverez tous les astuces pour adopter une bonne posture dans cet article, qui contient une vidéo très inspirante par une experte internationale sur le domaine.

 

Et bien sûr, les conseils habituels du comportement à avoir lors d’un entretien d’embauche restent encore valables. N’oubilez pas de regarder votre recruteur dans les yeux, de l’écouter attentivement et ne pas l’interrompre quand il parle, soyez légèrement penché vers lui lors de votre conversation.

 

Voilà, vous connaissez maintenant plein de manières pour prouver à votre recruteur que vous êtes vraiment motivé pour le poste. A vous de les utiliser au mieux lors de votre entretien pour vous démarquer des autres candidats.

 

Si vous avez appris des choses utiles dans cet article, n’hésitez pas à le partager avec vos contacts sur Facebook ou Linkedin. Laissez un commentaire ci-dessous pour me raconter quelles sont vos expériences et vos difficultés sur ce sujet.

Bon courage pour votre entretien d’embauche !

 

Photo de Jerry King

La vraie question piège du recruteur : avez-vous des questions pour moi ?

D’après mon expérience personnelle les entretiens les mieux réussis (que se soient ceux que j’ai passé en tant que candidat ou en tant que recruteur) sont ceux où le candidat parle le moins, et où le recruteur parle le plus. Beaucoup de collègues m’ont confirmé le même constat.

Et pourtant, beaucoup de candidats se présentent à leur entretien sans avoir réfléchi à ce qu’ils souhaitent apprendre du recruteur sur le poste ou l’entreprise, et donc sans questions particulières à poser à leur interlocuteur.

 

N’oubliez pas qu’un entretien d’embauche s’agit d’un dialogue entre deux personnes (vous et le recruteur !), et non pas d’un monologue.

Vous êtes là évidemment pour répondre à toutes les questions que le recruteur vous pose, afin de lui permettre de mieux vous connaître et décider si vous êtes fait pour le poste. Mais l’entretien est aussi un moment qui doit permettre, à vous le candidat, de comprendre si le poste, l’équipe et l’entreprise que vous allez intégrer sont faits pour vous.

Comme je l’explique d’ailleurs dans cet article, avoir des bonnes questions à poser est une des meilleures preuves de votre motivation.

 

Alors, pendant votre préparation, n’oubliez pas de réfléchir aux questions que vous souhaitez poser lors de l’entretien. Beaucoup d’entre elles trouveront naturellement une réponse lors de la discussion, ce n’est donc plus la peine de le poser.

D’autres vous viendront à l’esprit pendant l’entretien. Notez celles-ci sur une feuille afin de ne pas les oublier, et surtout ne pas perturber votre concentration pour peur de les oublier.

 

Comme les réponses “toutes faites” laissent votre recruteur indifférent par rapport à votre candidature, les questions génériques et peu réfléchies ne marquent nullement votre interlocuteur.

Evitez les questions pratico-pratiques qui ont peu d’enjeu par rapport au poste sauf si la réponse à votre question à un vrai impact sur votre choix d’accepter ou pas l’offre qui vous sera proposée (et encore…). Par exemple : à quelle heure il faut commencer le matin ? Combien de temps dure la pause déjeuner ? Est-ce que il est possible de prendre des congés de trois semaines en Juin ?

Ce genre de questions, à part le fait d’apporter très peu de valeur à la discussion, poussent votre interlocuteur à se demander si vous avez vraiment envie de faire le job, ou si vous êtes plutôt intéressés aux pauses et aux congés.

 

A nouveau, sauf si vous avez des contraintes ou des attentes fortes (enfants, d’autres projets) qui peuvent influencer votre choix, ou qui représentent des informations importantes pour votre interlocuteur, évitez de poser ce genre de questions lors de l’entretien. Vous pouvez toujours les aborder lors d’échanges ultérieurs, quand votre recruteur aura déjà fait un choix sur vous.

 

Si vous vous demandez quelles questions vous pouvez bien poser, voilà quelques conseils qui peuvent vous être utiles :

  • lisez attentivement la description du poste, et notez les choses que vous ne trouvez pas claires, ou encore des aspects annexes sur le travail sur lesquels vous souhaitez en savoir d’avantage
  • interrogez votre interlocuteur sur les apports que votre activité va avoir sur son équipe et sur l’entreprise. Quels sont les enjeux principaux? Comment est-ce qu’elle s’inscrit dans la stratégie de l’équipe et de l’entreprise?
  • intéressez-vous à l’organisation de l’entreprise et à son impact sur le poste: comment l’entreprise est-elle structurée? avec quelles entités vous allez être en contact quotidien ou régulier ? quels sont les modes de fonctionnements habituels ? Quels sont, d’après son avis, les points forts et faibles des cette organisation?
  • demandez l’avis du recruteur sur des aspects de l’entreprise qui vous intéressent : sa stratégie, ses concurrents, son secteur. Comment voit-il l’évolution du secteur ? Pourquoi croit-il que la stratégie de son entreprise est la bonne ?

 

En synthèse

La qualité des questions que vous posez lors de l’entretien est tout aussi importante que la qualité des réponses que vous donnez aux questions qui vous sont posées. Pour que vos questions contribuent à montrer la valeur de votre candidature :

  • préparez ces questions à l’avance, et notez sur une feuille celles qui vous viennent à l’esprit lors de l’entretien
  • évitez de poser des questions trop pratiques qui apportent peu de valeur à la discussion, et qui pourraient même pousser votre interlocuteur à douter de vos réelles motivations
  • quand vous préparez votre liste de questions, focalisez vous sur : des aspect du job que vous souhaitez approfondir, les enjeux associés au poste, l’organisation et la stratégie de l’entreprise.

 

Pour en savoir d’avantage sur comment vous préparer dans les meilleures conditions à votre entretien d’embauche, n’hésitez pas à télécharger mon guide sur les erreurs à éviter (formulaire d’accès à droite de cette page).

Si vous voulez avoir des conseils sur une autre question difficile lors d’entretien, n’hésitez pas à lire cet article qui vous permettra d’identifier vos points forts et vos points faibles à mettre en avant pour décrocher le job.

 

Si ces conseils ont été utiles pour vous, partagez-les avec vos contacts Facebook ou LinkedIn.

Bon courage pour votre entretien !

 

Photo de Audio luci store

Points forts et points faibles en entretien d’embauche : quelle carte jouer ?

Quels sont 3 de vos point forts, et 3 de vos points faibles ? Voilà une des questions d’entretien des plus classiques, et aussi une des plus déstabilisantes pour le candidat. Sans une correcte préparation, la réponse peut vite nous mettre en difficulté, où carrément nous faire tomber dans un piège. Comme je le dis toujours, pour la réussite d’un entretien d’embauche, préparation est le maître mot.

Et aussi comme d’habitude, il n’existe pas une bonne réponse dans l’absolu: tout dépend du poste à pourvoir… et de vous, évidemment !

 

Réfléchir et identifier vos forces signifie identifier parmi toute votre expérience, vos connaissances ou votre caractère, les atouts qui vous permettront de remplir la mission du poste. Si bien choisies, vos forces peuvent jouer un rôle très important pour soutenir votre candidature et convaincre le recruteur de vous confier le job.

Et pourquoi identifier aussi vos faiblesses? Déjà parce que le recruteur vous a posé la question, et donc il ne va pas lâcher le morceaux tant que vous n’avez pas répondu. Ensuite parce que si vous y avez pensé à l’avance, cela vous évitera un long silence inconfortable ou encore pire de vous tirer une balle dans le pied avec une réponse trop naïve. Si la liste de points forts a l’objectif de convaincre le recruteur que vous saurez atteindre les objectifs qui vous seront confiés, la liste de vos points faibles va lui prouver votre maturité et votre connaissance de vous-même. Votre réponse doit lui montrer qu’il a à faire avec quelqu’un qui a du recul sur lui, et qui sait trouver des pistes pour s’améliorer et mener à bien le travail.

 

Je souhaite attirer votre attention sur 2 points importants avant de rentrer dans les détails :

  1. Le premier : gardez à l’esprit que l’unique objectif de l’entretien pour le recruteur est d’évaluer les opportunités ainsi que les risques de vous confier le travail. Il ne s’agit pas du tout d’un jugement sur vous et sur votre valeur (et cela ne doit pas l’être!!). Je sais qu’il n’est pas simple de prendre une pareille distance avec l’exercice de l’entretien, mais essayez vraiment d’adopter cette posture. Respirez, ne vous sentez pas jugés personnellement par les questions ou les remarques de votre interlocuteur.
  2. Le deuxième : vous n’avez pas des points forts et des points faibles dans l’absolu. Cela n’existe pas. Vos capacités, expériences, ou traits de caractère constituent des avantages ou des inconvénients uniquement lorsqu’ils sont appliqués à une situation précise. Un élément qui représente une difficulté pour un job donné, peut tout aussi bien être un avantage certain dans un contexte différent. A ce propos, vous pouvez lire cet article sur la timidité, qui est souvent vécue par les candidats comme un point faible, alors que dans certains contextes elle représente plutôt une force !

 

Où trouver vos points forts et points faibles ?

Partons maintenant à la recherche de vos points forts et points faibles à restituer lors de l’entretien. Puisqu’ils doivent s’appliquer au contexte précis du poste, vous devez commencer à les chercher en partant des spécificités du job en question.

Si vous avez déjà eu l’occasion de lire la série de 3 articles de préparation à l’entretien d’embauche (vous trouvez ici le premier de la série) et vous avez réalisé les exercices indiqués, vous avez déjà une très bonne base pour démarrer.

 

Vous avez principalement trois domaines dans lesquels vous pouvez trouver vos forces et vos faiblesses :

  1. Le premier domaine concerne vos compétences et vos connaissances : mener à bien le job peut nécessiter des notions spécifiques que vous maîtrisez déjà parfaitement, ou alors que vous devez encore acquérir.
  2. Le deuxième domaine concerne vos expériences précédentes (d’abord professionnelles, mais aussi liées à votre vie perso), lors desquelles vous avez déjà eu l’occasion de faire face, et peut-être de surmonter, des challenges similaires à ceux que vous allez rencontrer sur ce job.
  3. Le dernier domaine concerne votre personnalité : certaines de vos dispositions naturelles peuvent représenter un support notable pour gérer les situations que vous allez vivre; d’autres doivent au contraire être suivies de près par vous-même avant de se transformer en risques supplémentaires.

 

D’après mon expérience, les candidats se focalisent uniquement sur leur personnalité quand ils répondent à la question. Cela est dommage vu qu’ils ont probablement parmi leurs connaissances et leurs expériences des atouts intéressants à faire valoir.

Il est d’ailleurs moins intime et intimidant d’un point de vue des émotions de parler de ses faiblesses dans les deux premiers domaines plutôt que par rapport à sa personnalité.

 

Concrètement, comment identifier les éléments pertinents?

Avec tous ces éléments à votre disposition, comment identifier les points forts et les points faibles à présenter au recruteur ?

Je vous suggère de démarrer une première liste en comparant votre résumé avec les éléments clés du poste. Quelles sont les expériences, compétences et connaissances que vous avez déjà exercé (ou que vous devez encore acquérir), qui sont en forte relation avec les objectifs à atteindre et avec les risques du poste ? N’arrêtez pas votre réflexion avant d’avoir identifié au moins 3 forces et 3 faiblesses.

Vous pouvez aussi penser à des situations personnelles ou professionnelles lors desquelles vous vous êtes senti complément à l’aise et fier de vous mêmes (vous vous êtes sûrement appuyés sur des forces), ou des situations où vous étiez inconfortables (dans ce cas vous trouverez probablement des faiblesses). Ajoutez à la liste initiale au moins une force et une faiblesse supplémentaires.

 

Ensuite, enrichissez votre vision avec un point de vue plus large en demandant à d’autres personnes leur avis. Je suis conscient qu’il n’est jamais simple demander à d’autres leur avis sur nous-mêmes, et encore moins simple d’entendre leur réponse, mais je suis tout aussi convaincu qu’il s’agit d’une approche très enrichissante, et qu’elle vous permettra de faire preuve de grande maturité vis-à-vis de votre recruteur.

 

Décrivez à 3 personnes de votre choix le poste pour lequel vous êtes candidat. Demandez ensuite leur avis sur les atouts et les risques que vous pourriez apporter à ce job. Ne soyez pas trop exigeants avec eux, contentez-vous de 2 ou 3 points forts et 1 ou 2 points faibles.

Vous pouvez leur faciliter la tâche en leur expliquant que vous n’êtes pas intéressé à leur vision de vous comme personne, mais uniquement à votre aisance ou difficultés potentielles par rapport au poste. Vous pouvez aussi leur rappeler les 3 domaines dans lesquels ils peuvent chercher la réponse (vos connaissances, expériences ou personnalité).

Une fois l’exercice terminé, n’oubliez pas de les remercier pour leur temps et leur contribution; leurs réponses vous sont précieuses !

 

Voilà quelques exemples de personnes à qui vous pourriez demander de l’aide:

  1. des anciens responsables, collègues ou clients : qu’est-ce qu’ils ont le plus apprécié dans votre travail et dans vous-même ? Où pensent-ils que vous pouvez progresser d’avantage, concernant le job en question ?
  2. à vos amis ou vos proches, cela sera beaucoup plus simple pour eux de parler des aspects de votre personnalité par rapport à vos contacts professionnels.

 

Votre réponse à la question

Maintenant, vous devriez disposer d’une bonne liste de possibles points forts et poins faibles parmi lesquels choisir ceux que vous souhaitez mettre en avant pendant l’entretien. Encore un petit effort et vous serez bien mieux préparé que 90% des candidats.

 

Pour chacun de points forts de votre liste, mettez sur papier 1 ou 2 raisons pour lesquelles vous pensez qu’ils vont vous aider à atteindre les objectifs du poste, ainsi que 1 ou 2 exemples pratiques de comment les appliquer dans votre travail.

Cela fait, choisissez parmi la liste les 3 points que d’après vous vont le plus vous aider dans votre future mission. Ces 3 points forts seront ceux que vous mettrez en avant lors de l’entretien.

 

Pour chaque point faible, mettez sur papier 1 ou 2 raisons pour lesquelles vous pensez qu’ils peuvent représenter un risque ou un obstacle pour mener à bien votre travail, ainsi que 1 ou 2 actions concrètes que vous pouvez adopter afin d’éviter leur impact négatif. Vous pouvez adresser vos faiblesses en travaillant sur vous-même (par exemple, en apprenant des nouvelles connaissances), ou en vous appuyant sur les personnes autour de vous (vos futurs collègues ou responsable).

Pour terminer, choisissez les 3 points faibles dont vous souhaitez parler lors de l’entretien.

Faites attention à ce choix final : posez-vous la question pour chaque point faible s’il s’agit d’un point bloquant pour l’atteinte des objectifs du futur poste. Dans ce cas, il vaut mieux éviter d’amener l’attention du recruteur sur ces aspects, sauf s’il les mentionne explicitement. Cela ne vous empêche pas d’avoir déjà réfléchi à un plan d’action que vous pouvez mettre en place pour adresser les risques. Dans ce cas, vous aurez au moins une réponse déjà prête pour montrer au recruteur que vous les avez déjà anticipé.

En synthèse

Vous savez maintenant comment utiliser vos points forts pour convaincre le recruteur à vous confier le poste ; vous saurez aussi lui montrer que vous connaissez également les aspects nécessitant plus d’attention en présentant vos points faibles. Rappelez-vous que ces forces et ces faiblesses ne relèvent pas de vous en tant qu’individu, mais il s’agit simplement de conditions favorables ou défavorables par rapport à la situation spécifique du travail à réaliser.

Vous avez utilisé votre CV et vos expériences passées comme source d’inspiration pour démarrer votre liste, et vous avez demandé à 3 personnes autour de vous pour l’enrichir.

Ensuite, pour chaque élément de la liste, vous avez écrit les raisons pour lesquelles cet aspect vous sera utile ou nocif, ainsi que les actions concrètes pour l’appliquer ou l’éviter.

Vous avez terminé votre préparation en choisissant les 3 points forts et les 3 points faibles que vous souhaitez présenter à votre recruteur.

Et maintenant, bonne chance pour votre entretien d’embauche!!! Si cela peut vous être utile, vous pouvez trouver ici des conseils pratiques sur comment être plus confiant lors de l’entretien.

 

N’hésitez pas à partager vos expériences et vos interrogations en apportant votre commentaire ci-dessous. Indiquez-moi aussi comment je peux vous aider à toujours mieux vous préparer à votre entretien!

 

 

 

Photo de Florencia&Pe

La confiance en soi en entretien : l’acquérir et l’afficher !!

En tant que recruteur, si je devais indiquer le deuxième élément essentiel pour la réussite d’un entretien d’embauche (le premier étant la préparation), je choisis sans hésiter la confiance en soi du candidat.

 

La confiance peut être perçue par plein de petits détails dans l’interaction entre le candidat et le recruteur. Certains aspects peuvent être très “physiques” :

  • une poignée de main ferme et sincère, ou élusive
  • un regard posé dans les yeux du recruteur, ou fuyant
  • une voix calme et assurée, ou incertaine

D’autres aspects peuvent être véhiculés par les réponses aux questions qui sont posées :

  • des pauses de réflexions brèves après la question, ou des longs silences gênés
  • un discours clair et précis, ou confus
  • des réponses synthétiques et pertinentes, ou interminables

 

Pour tout ce qui est du contenu et de la forme des réponses, la manière la plus efficace pour s’assurer la meilleure confiance en soi consiste dans la préparation minutieuse de l’entretien.

Pour le langage corporel (qui d’ailleurs véhicule 80% du message que vous faites passer), la personnalité et le caractère du candidat peuvent jouer un rôle essentiel.

Beaucoup d’articles de blog et d’auteurs se limitent à donner quelques “techniques” efficaces à adopter lors de l’entretien. Personnellement, je suis convaincu que ces techniques (que vous trouvez tout de suite ci-après) ne peuvent pas être efficaces si elles ne s’appuient pas sur un fond solide.

 

Ce fond solide, à nouveau, est le résultat de la préparation : vous devez être convaincus que vos atouts et vos compétences apportent une vraie plus value à votre recruteur. Ce que je conseille, spécialement aux personnes timides ou qui ont moins de confiance en elles dans les situations de la vie courante, est de travailler au maximum la préparation de l’entretien. Chaque exercice préparatoire, chaque réponse que vous avez réfléchi et travaillé à l’avance, ce sera autant d’énergie émotive et mentale que vous allez épargner lors de l’entretien.

 

 

Si vous ne les connaissez pas encore, vous pouvez retrouver des conseils pratiques sur comment arriver préparés à l’entretien dans ces 3 articles du blog:

  1. mettre en avant sa candidature
  2. savoir répondre à n’importe quelle question
  3. booster sa performance à l’orale

 

Ou encore, vous pouvez découvrir que votre timidité n’est pas nécessairement un point faible de votre candidature.

 

Une fois que vous avez l’esprit léger par rapport au contenu et à la forme de vos réponses, vous pouvez vous attaquer à comment exprimer la confiance en vous à travers votre langage corporel.

 

Parmi le matériel qui présente le sujet de manière simple et convaincante, je trouve que la vidéo ci-dessous est vraiment top. Il s’agit d’une des vidéos les plus populaires du site TED (je vous conseille très fortement ce site, vous y apprendrez plein de choses intéressantes!).

 

Il s’agit de la présentation de Amy Cuddy, psycologue sociale qui étudie les effets des postures corporelles à la fois sur la chimie du cerveau et sur les chances de succès. Ce qu’on y apprend est tout simplement bluffant !

 

Même si elle est un peu longe, je vous assure qu’il vaut la peine de regarder cette vidéo jusqu’au but.

Elle est en anglais (ce qui vous permet d’ailleurs de travailler un peu cet aspect de l’entretien 😉 ), mais vous avez les sous-titres en français pour bien suivre la présentation.

 

 

Maintenant que vous avez regardé la vidéo, voici les éléments qui me paraissent essentiels :

  • autour de la minute 10, vous trouvez plusieurs photos d’exemple de “postures puissantes”, que vous pouvez adopter avant n’importe quelle situation ou vous avez besoin d’un boost de confiance en vous. Incroyable comment la chimie du cerveau répond à ces postures!!! Il suffit de 2 minutes pour changer significativement le niveau d’hormones qui contrôlent votre capacité à vous affirmer et votre gestion du stress
  • en minute 13, vous découvrez grâce à une expérience scientifique comment les recruteurs sont influencés par le langage corporel, sans aucun lien par rapport à ce que le candidat dit !
  • en minute 16, via un exemple perso assez émouvant, elle conseille aux personnes qui n’ont pas confiance en eux de juste “faire semblant”, jusqu’à que leur personnalité soit complètement transformée par cette posture assurée. Si vous ne savez pas comment faire, imaginez de jouer dans un rôle de théâtre, ou vous avez la part du candidat parfait pour le poste. Imaginez : comment s’y prendrait le candidat sûr de lui? qu’est-ce qu’il répondrait aux questions? A propos de préparation, vous pouvez faire autant de répétitions que nécessaire avant l’entretien.

 

Afin de donner encore plus de fond aux “postures puissantes”, soyez engagé dans la discussion avec votre recruteur, posez des questions, soyez à l’écoute.

Enlevez une partie de la pression en imaginant que vous êtes un consultant qui doit aider le recruteur à résoudre ses challenges, plutôt d’être le candidat qui se joue toutes ses chances lors de l’entretien.

 

J’espère que cet article vous ait donné beaucoup de pistes pour booster votre confiance en vous (vous pouvez utiliser ces astuces dans beaucoup de situations stressantes, pas uniquement en entretien d’embauche).

N’oubliez pas de laisser vos commentaires ci dessous, ou partager cet article sur votre réseau social préféré 😉

 

Photo de Mark Harkin

De nature timide ? Voilà comment réussir en entretien

Si passer un entretien d’embuche n’est simple pour personne, l’exercice est d’autant plus stressant pour les personnes timides.

 

Le témoignage ci-dessous prouve une fois de plus qu’un très grand nombre de timides vivent ce trait de caractère comme une faiblesse qui risque de compromettre leur candidature ; et cela malgré les actions et les efforts menés pour s’améliorer :

Defaut Timidité Entretien d'embauche

 

Ce sentiment est amplifié par le constat que, effectivement, certains recruteurs décident de ne pas retenir un candidat à cause de sa timidité :

Entretien d'embauche personne timide

 

Cet article a vocation à vous convaincre qu’être de nature timide, en soi, n’a pas plus d’inconvénients que d’avantages, et qu’il est tout à fait possible de bien réussir son entretien d’embauche malgré sa timidité.

 

Je souhaite d’abord vous décrire le fait d’être timide sous une lumière un peu différente, qui vous montrera quelle valeur cela a pour vous et, surtout, pour votre recruteur.

Ensuite, je vous présenterai quelques conseils pratiques pour que vous puissiez bien vous préparer et vous présenter à l’entretien, en toute confiance.

 

Timidité ou manque de confiance ?

Beaucoup de candidats vivent leur timidité comme un frein pour réussir l’entretien. Si on prend un peu de recul, cela est assez surprenant : pourquoi donc être de nature timide serait un défaut plus grave pour être un bon travailleur que d’autres traits de caractère comme être impulsif, pessimiste ou encore comme être perfectionniste, souvent cité parmi les points faibles ?

 

Je crois qu’il y a deux raisons principales pour lesquelles les candidats timides estiment que cela leur nuira en entretien :

  1. ils pensent qu’il leur sera impossible de cacher leur timidité pendant l’entretien, et que le recruteur sera en mesure de les juger pendant toute la durée de leur conversation
  2. ils confondent inconsciemment leur timidité avec un manque de confiance ; les personnes introverties étant plus orientées à analyser tous les détails, elles peuvent se focaliser sur toutes les raisons pour lesquelles l’entretien risque d’être un échec et passent l’entretien avec plein de doutes sur leur capacité à réussir.

 

Laissez-moi traiter d’abord le manque de confiance, qui me paraît l’aspect plus pernicieux pour passer un bon entretien.

Indépendamment du fait que vous soyez timides ou extrêmement extrovertis, votre personnalité, tout aussi bien que votre expérience professionnelle et vos connaissances, présente à la fois des atouts et des inconvénients par rapport au job que vous visez.

Excepté dans quelques métiers très spécifique (et encore), le fait d’être timide ne représente pas un frein insurmontable pour bien remplir les missions du poste. C’est votre choix de focaliser votre attention (et ensuite celle du recruteur) sur ce qui représente une force pour vous, ou alors sur ce qui risque de miner votre confiance en vous-même et, par conséquent, de nuire à votre candidature.

 

Commençons par un fait qui, en soi, représente une excellente preuve de votre valeur : le recruteur a choisi de vous recevoir en entretien ! Il a besoin de quelqu’un pour lui confier des tâches, une mission, et la lecture de votre CV et de votre lettre de motivation l’a convaincu que vous avez un profil convenable.

Le simple fait d’avoir décroché un entretien est une preuve incontestable que vous représentez une candidature intéressante et de valeur.

 

Les avantages professionnels d’être timide

Ensuite, analysons de manière moins émotionnelle et plus approfondie ce que représente le fait d’être timide dans un milieu professionnel.

 

Les inconvénients viennent vite à l’esprit : inconfort face à un nouveau client, difficulté de prise de parole en réunion, manque d’aisance à assurer un rôle de leadership au sein d’un groupe. Vos associations négatives à la timidité pourraient enrichir encore et encore cette liste…

 

Essayons maintenant de nous focaliser sur les avantages que la timidité peut apporter sur le lieu de travail. Dans la liste ci-dessous je veux en citer 4, ceux qu’en tant que manager me paraissent avoir une énorme valeur dans le travail personnel et dans la vie d’une équipe :

  1. l’écoute : une personne timide passe beaucoup plus de temps à écouter les autres par rapport à une personne extravertie, qui aura plus naturellement envie de prendre la parole. L’écoute est un élément essentiel de l’empathie et de la confiance, deux aspects essentiels d’une relation commerciale et de vente ; il représente d’ailleurs la première des qualités qui sont demandées à un leader.
  2. la collaboration : n’aimant pas du tout les situations de conflit, et ne cherchant pas l’affirmation de ses propres idées tout prix, une personne timide est en très bonne position pour faciliter et promouvoir le travail en groupe et les solutions de compromis. Dans un monde du travail où les projets à forte transversalité (d’organisation, de métier, de fonctions) deviennent la règle, la propension à la collaboration est un atout indiscutable et de grande valeur.
  3. la réflexion : l’accélération dans tout les domaines de la vie n’a pas épargné le domaine professionnel, où une prise de décision rapide est incontournable. Pour les caractères plus impulsifs, il devient difficile de séparer l’urgence de la précipitation : il peut arriver de prendre des décisions un peu trop rapidement, sans avoir pris du tout le temps pour peser les pours et les contre, et d’avoir cherché et évalué les possibles alternatives. Les timides ont souvent une meilleure tendance à repousser un avis et une prise de décision immédiate, ce qui oblige toute l’organisation à prendre quelques minutes supplémentaires pour s’assurer d’avoir choisi la meilleure option.
  4. la préparation : les gens timides sont souvent conscients de leur difficulté dans des interactions avec des collègues ou clients, ou dans une situation de prise de parole en public. Elles sont donc bien plus enclines à préparer leur intervention (comme dans le cas d’un entretien d’embauche, par exemple 😉 ). Approfondir le fond du sujet, choisir ses mots à l’avance, faire des répétitions constituent un travail de préparation que peu de collègues, à l’aise dans l’improvisation, font; cela est un gage de qualité du travail fourni, et un vrai avantage par rapport à d’autres candidats.

 

Cette liste est loin d’être exhaustive ; je vous invite à prendre quelques minutes pour identifier deux ou trois avantages qui sont importants à vos yeux. J’espère en tout cas vous avoir convaincu qu’être timide, si c’est vécu avec une certaine maturité, peut aussi représenter des atouts de valeur pour l’employeur.

Il est aussi possible que votre recruteur, comme beaucoup de monde, ait une vision superficielle de ce qu’apporte le fait d’être timide. C’est votre boulot, lors de l’entretien, de lui présenter une vision alternative, plus objective, et de le convaincre de la valeur de ces atouts en les expliquant.

 

Cela ne vous dispense pas, naturellement, de travailler sur les inconvénients pour vous améliorer, en tant que candidat et travailleur d’abord, et finalement en tant que personne.

 

Quels sont vos atouts uniques ? Vous en êtes fier ?

 

Jusqu’ici, nous avons couverts les généralités : la valeur que cela représente d’avoir été sélectionné pour un entretien, et les atouts professionnels associés à la timidité.

Avant de continuer avec les conseils pragmatiques sur comment approcher l’entretien, je vous invite à réfléchir aux atouts qui vous sont propres, les qualités et les accomplissements dont vous êtes convaincus et fiers.

 

Je vous demande de faire ça pour vous aider à voir, au même temps que votre timidité, d’autres aspects de votre personnalité, de votre caractère, qui ont de la valeur POUR VOUS. Arriver à l’entretien avec des certitudes de ce type vous permettra de vous sentir parfaitement à l’aise, de vous différencier et de donner au recruteur une excellente image de vous même.

 

Répondez en toute transparence à ces questions : que faites-vous vraiment bien ? En quoi considérez-vous être excellent ? De quel trait de votre caractère êtes-vous particulièrement fier ?

 

Si vous ne savez pas trop par où commencer, ou si après réflexion vous ne trouvez pas, demandez autour de vous : votre famille, vos amis, des collègues. Vous serez surpris des qualités que d’autres personnes perçoivent et apprécient en vous.

C’est certain que les gens autour de nous sont souvent moins durs avec nous que nous le sommes avec nous-mêmes…

 

Préparer l’entretien avec des exercices de visualisation

 

Je le dis souvent : la clé de réussite d’un entretien réside dans sa bonne préparation. Et tant mieux pour les timides !! Comme je l’écrivais plus haut, les timides ont une tendance plus marquée à bien préparer leur intervention à l’avance.

 

Qu’est ce que vous pouvez faire pour bien vous préparer ? La procédure de base est la même que pour tous les candidats, et vous trouvez dans ce blog bien d’autres articles pour vous aider. Vous pouvez lire les trois ci-dessous pour commencer :

  1. mettez en avant votre candidature par rapport au job proposé
  2. préparer les réponses “qui touent” aux questions classiques de l’entretien
  3. soignez votre présentation orale

 

Si vous êtes de nature timide, c’est surtout sur ce dernier point que vous devez focaliser votre attention, vu que c’est un élément essentiel pour votre réussite, et que, comparé à d’autres candidats, vous risquez d’avoir des difficultés supplémentaires.

 

En plus des conseils déjà donnés dans l’article ci-dessus, je vous conseille d’approfondir ultérieurement votre préparation avec des exercices que nous pouvons appeler “de visualisation”.

L’objectif de ces exercices est de vous habituer à “vivre” des moments, des émotions de l’entretien comme si vous y étiez, de manière à que vous soyez à l’aise le jour J puisque vous avez déjà vécu ces moments dans votre imagination.

C’est exactement le même exercice que font les sportifs de haut niveau avant leur performance, dans des compétitions d’athlétisme ou de ski par exemple, afin de maximiser leurs résultats.

 

L’exercice est simple : vous devez vous imaginer pendant l’entretien, en train de répondre aux questions de votre recruteur. Vous devez imaginer cette situation avec un niveau de précision et de détail très élevé : notez la manière dons vous êtes habillé, la posture corporelle que vous avez, votre ton de voix, les gestes de vos mains, les mots exacts que vous utilisez pour répondre aux questions.

 

Imaginez en même temps les émotions que vous prouvez : une forte confiance en vous, le plaisir de l’échange témoigné par votre sourire, l’envie de réussir dans vos yeux qui brillent.

 

Imaginez-vous en train de répondre aux questions que vous avez préparées, mais aussi à des questions auxquelles vous ne vous attendiez pas (impossible de tout prévoir à l’avance). Imaginez-vous en train de trouver les réponses sur le moment, sans perdre votre calme et votre sourire, pour des questions difficiles, ou auxquelles vous ne connaissez pas la réponse.

 

Visualisez également les moments les plus importants de l’interaction physique : votre sourire quand vous rencontrez le recruteur, votre poignée de main ferme et sincère, votre regard et votre attention toujours posées sur votre recruteur. Imaginez également lui poser de questions, imaginez son visage intéressé et absorbé par la conversation.

 

Le fait de vivre dans votre imagination les moments clés de l’entretien et les émotions associées, vous permettra d’être à l’aise le jour de l’entretien, puisque vous les aurez déjà ressentis plusieurs fois. Vous serez surpris de voir l’efficacité de cet exercice.

 

Montrez votre confiance et votre maturité au même temps que votre timidité

 

Les derniers conseils de cet article concernent le moment même de l’entretien.

Vous êtes bien préparé, vous êtes confiants dans vos atouts et vos capacités, vous connaissez les états émotifs que vous allez rencontrer grâce à la visualisation.

 

Pour assurer le tout dernier pas vers votre réussite, voilà ce que vous pouvez faire au moment de l’entretien:

  1. contrôlez votre état de stress juste avant votre entretien
    • respirez ! A 10 reprises, inspirez et (surtout) expirez lentement et profondément ; faites durer chaque inspiration et expiration entre 5 et 10 secondes
    • enracinez-vous ! pendant l’attente mais aussi pendant l’entretien, gardez les 2 pieds bien posés au sol, écartés d’une vingtaine de centimètres. Tenez vos dos bien droit, ne croisez pas vos bras ou vos jambes.
    • visualisez votre succès ! Une dernière fois avant de démarrer, visualisez votre entretien : la confiance avec laquelle vous allez le conduire, votre satisfaction après coup pour un entretien réussi.

 

  1. établissez un bon premier contact avec le recruteur
    • faites lui votre meilleur sourire, franc et sincère, quand vous vous rencontrez
    • donnez-lui une bonne poignée de main, aussi franche et sincère que votre sourire
    • gardez une posture corporelle ouverte : dos, tête et cou bien droits, jambes et bras non croisés

 

  1. montrez votre enthousiasme et votre intérêt
    • soyez constamment et sincèrement à l’écoute, posez des questions
    • gardez votre regard sur le recruteur
    • penchez-vous légèrement en avant, vers votre interlocuteur

 

  1. montrez votre aisance et maturité par rapport à votre timidité
    • décrivez clairement les atouts et les inconvénients que ce trait de caractère vous apporte
    • montrez comment vous comptez utiliser les atouts comme leviers pour réussir votre job, avec des exemples précis
    • expliquez de quelle manière vous souhaitez vous attaquer aux inconvénients, afin de réduire leur impact sur votre efficacité professionnelle

 

 

Être timide : pas si grave que ça, finalement !

J’espère vous avoir convaincu, à la fin de ce long article, de la valeur que peut avoir le fait d’être timide sur votre prochain poste. Votre travail de préparation vous permettra d’être dans une posture confiante, en contrôle de vos émotions, et avec des arguments béton pour défendre votre candidature.

 

Vous savez maintenant comment faire pour vous présenter en entretien sans que votre timidité soit un aspect de vous-même que vous devez cacher ou qui jouera fortement en votre défaveur.

Comme je le disais au tout début, il n’y a pas de raisons qu’être timide soit une faiblesse plus pénalisante que d’autres traits de caractère : très rares sont les situations ou la timidité est un facteur éliminant un candidat.

Pour vous le prouver une dernière fois, voici le commentaire de la même personne présenté en début d’article et qui n’avait pas été retenue à cause de sa timidité, posté tout juste 10 jours après le premier :

Timide réussi entretien

 

Il ne vous reste maintenant qu’à vous préparer pour réussir votre entretien, pour que cela se passe pour vous de la même manière que pour la personne ci-dessus.

 

N’hésitez pas à laisser vos commentaires suite à la lecture de cet article, et dites-moi comment je peux encore mieux vous aider dans votre réussite.

 

 

 

Photo de Gonzalo Diaz Fornaro

Arrêtez d’inventer des histoires, racontez VOTRE histoire !

Est-ce que cela vous est déjà arrivé de craindre que votre parcours et votre expérience soient insuffisants pour convaincre votre recruteur de vous proposer le job ? Lors de votre préparation à l’entretien, avez-vous déjà passé plusieurs jours à chercher dans votre mémoire des faits ou des chiffres qui, d’après vous, sauraient prouver à votre interlocuteur vos accomplissements?

 

Récemment, j’ai aidé une amie à se préparer à un entretien d’embauche pour un changement de domaine d’activité. Elle souhaite passer du secteur de l’énergie à celui du no profit, et plus précisément à celui du micro-crédit. Elle a passé tout son week-end à se préparer à la simulation d’entretien ; elle a rempli des feuilles et des feuilles avec toutes ses notes sur comment elle souhaitait répondre aux questions classiques.

 

Le soir de notre entretien, je la voyais chercher désespérément le détail des réponses dans son antisèche. Pendant qu’elle répondait, j’avais parfois beaucoup de mal à rester accroché à ce qu’elle disait. Son ton de voix était monotone, j’avais l’impression qu’elle non plus n’était pas très attachée à ses propres réponses.

Quand je lui ai demandé ses impressions, elle m’a avoué qu’elle était la première à se sentir perdue dans ses notes : elle avait l’impression d’oublier beaucoup des choses qu’elle avait à dire, malgré le fait qu’elle avait dédié son week-end à les préparer.

Ainsi, au fur et à mesure des questions, elle était de plus en plus stressée puisqu’elle avait peur de se contredire dans ses réponses.

 

On pourrait imaginer que plus de préparation, une meilleure révision de ses notes avant l’entretien, lui auraient permis d’être plus à l’aise et plus convaincante.

Eh bien non : dans son cas, le stress et l’incapacité à captiver mon attention n’étaient pas tant liés à une préparation insuffisante. L’origine de ces erreurs était plus en amont : la manière qu’elle avait choisie pour répondre.

Afin de mettre en valeur sa candidature, elle a cherché à identifier dans son parcours des faits ou des chiffres qu’elle pensait en mesure de marquer un recruteur : des volumes d’argent gérés, des économies réalisées. Le problème était que, déjà à ses yeux, il s’agissait de chiffres sans âme ; ils ne représentent pas des réussites dont elle est fière.

 

Mon amie n’est pas la seule personne à tomber dans ce travers : soucieux de marquer l’esprit de notre interlocuteur, nous cherchons à inventer de belles histoires sur nos expériences. Nous avons une idée préconçue sur ce que le recruteur aura envie d’entendre, de quels sont parmi nos accomplissements ceux qu’il saura valoriser. Nous réalisons cet exercice de manière purement intellectuelle, uniquement avec nos réflexions. Et nous oublions les aspects émotionnels qui ont accompagné nos réalisations, et qui pourtant sont fondamentaux.

 

Pourquoi inventons-nous des histoires? J’y trouve deux raisons principales :

  1. la première est que nous pensons que seuls des « grands » accomplissements, des chiffres notables, des résultats mémorables pourront capturer et retenir l’attention du recruteur. Nous partons donc à la recherche dans notre passé de ces réussites extraordinaires.
  2. La deuxième est que nous manquons de confiance en nous mêmes, nous avons le sentiment que notre parcours, notre expérience, ne sont pas à la hauteur des attentes du recruteur ; nous pensons que nous n’avons jamais réalisée dans notre vie personnelle ou professionnelle quelque chose de remarquable. Nous nous sentons donc obligé à de broder autour des chiffres et des résultats pour espérer marquer notre interlocuteur.

 

 

Pourquoi, au contraire, faut-il raconter son histoire?

Déjà, qu’est-ce que j’entends par notre histoire? Ce à quoi je me réfère quand je pense à NOTRE histoire, ce sont les accomplissements, les résultats, ou tout simplement des anecdotes dont on est protagoniste et dont nous allons être très fiers !

Ils peuvent se référer à notre vie personnelle autant que professionnelle ; nous n’avons pas besoin d’aller les chercher loin dans notre mémoire : ils nous ont tellement marqués qu’ils reviennent immédiatement à la surface dès que nous prenons quelques minutes pour penser.

 

Si je prends mon cas personnel, pour illustrer ma ténacité à atteindre des objectifs, je suis tenté de chercher des exemples parmi des grands projets que j’ai réalisé dans ma carrière en entreprise, ceux marqués par d’enjeux et de budgets importants.

En réalité, la première chose qui me vient à l’esprit quand je pense à cet aspect de mon caractère est un match de basket que j’ai joué quand je n’avais même pas 10 ans. L’équipe adversaire était décidément meilleure, les joueurs beaucoup plus grands que nous (et surtout que moi, qui à cet âge avais un tout petit gabarit).

Après seulement quelques minutes de jeu, l’issue du match était déjà claire : notre défaite allait être mémorable. Si mes co-équipiers étaient découragés et avaient perdu toute combativité, moi j’avais décidé de ne rien lâcher : s’ils voulaient nous gagner, ils devaient le mériter ! Avec cet esprit combatif, je m’attachais à toutes les balles et 2 fois pendant le match je me suis retrouvé à disputer la balle à un joueur qui était deux fois plus grand que moi, et qui pour me l’enlever tirait d’un côté de toutes ses forces. J’étais tellement plus petit que je commençais à tourner autour de lui, et à fur et à mesure que je tournais j’avais de plus en plus de mal à garder mes pieds au sol. Les 2 fois, je me suis retrouvé complétement en l’air, attaché avec mes 2 mains au ballon, faisant plusieurs tours autour de ce joueur (à ce moment je ne pouvais plus lâcher le ballon, sinon je serai parti à l’autre côté du terrain de jeu en volant).

Cela ne nous a pas aidé à gagner le match, que nous avons perdu très largement. Mais j’étais très fier de n’avoir rien lâché (et comme vous avez pu lire, je le suis encore, fier!).

 

Pourquoi je vous donne cet exemple ? Non pas pour vous montrer toutes mes qualités en tant que joueur de basket (ma carrière s’est aussitôt terminée un ou deux ans plus tard). J’espère plutôt vous avoir fait « sentir » ma fierté dans cette anecdote sûrement assez marginale en soi, mais qui a beaucoup de valeur pour moi.

 

Cette fierté, cette émotion vont sûrement transparaitre de vos anecdotes quand vous les racontez, et elles vont intriguer et intéresser votre recruteur (si vous êtes intéressé à unir le fond à la forme, vous trouverez les bonnes techniques pour garder vive l’attention de votre recruteur dans cet article).

 

Je suis certain que vous aussi, si vous vous posez quelques instants, vous avez plein de souvenirs comparables dans votre passé. Ils peuvent venir de vos études, de votre vie privée ou encore de votre expérience professionnelle.

Des faits qui en eux-mêmes peuvent paraitre mineurs, mais qui ont beaucoup de significations pour vous.

Voilà quelques exemples auxquels vous pouvez donner de la place lors du prochain entretien, avec la certitude qu’ils vont captiver votre interlocuteur :

  • des activités ou sujets desquelles vous êtes passionnés
  • des résultats desquels vous êtes très fiers
  • des valeurs auxquelles vous tenez vraiment

 

Non seulement raconter VOTRE histoire va passionner votre interlocuteur, mais vous découvrirez que vous serez beaucoup moins stressés de devoir vous rappeler des détails qui ne vous intéressent pas, et aussi vous serez moins anxieux de vous contredire dans différentes réponses à l’entretien.

 

Libérée du stress, et beaucoup plus convaincante

Après avoir discuté avec mon amie dont je parlais au début de l’article de l’importance de présenter en entretien les choses que nous avons à cœur, je lui ai reposé la question : quel est ton plus grand succès?

 

Cette fois-ce elle a choisi de ne pas me raconter des réussites qu’elle trouve intéressantes d’un point de vue rationnel, mais celles qui ont vraiment de l’importance pour elle.

Elle a laissé tomber ses notes : elle a commencé à raconter un épisode qui lui tenait vraiment à cœur : un où des collègues d’une autre entité qui se montraient très sceptiques au début d’un projet, ont finalement tellement apprécié son travail qu’ils ont fini par lui demander son avis sur d’autres sujets en dehors de ce projet.

 

Son ton de voix était tout autre, même la facilité avec laquelle elle s’exprimait en anglais était bien plus fluide (nous simulions l’entretien en anglais parce que l’entreprise à laquelle elle a candidaté se trouve aux Pays Bas).

C’est d’ailleurs elle qui s’est exclamée, à la fin de l’exercice : « c’est génial ! Lors de ma réponse j’ai finalement arrêté d’inventer des histoires, et j’ai commencé à raconter mon histoire. Je n’étais plus préoccupée de me contredire, je n’avais même plus besoin de chercher mes mots en anglais ».

 

Tout l’enthousiasme que vous portez à la discussion grâce au fait de parler de choses qui vous tiennent à cœur, se transmet à votre interlocuteur.

Il verra d’ailleurs que vous n’êtes pas un simple exécutant de tâches, mais que vous êtes vraiment engagés dans ce que vous faites, et il sera rassuré sur votre motivation quand vous êtes sur un poste.

Oubliez donc votre approche complètement rationnelle sur les choses que vous « devez » mettre en avant pour intéresser le recruteur. Partez des choses qui vous tiennent vraiment à cœur et votre entretien sera bien plus passionnant!

 

Pour terminer, est-ce que cela vous est déjà arrivé de vous voir obligés d’ « inventer une histoire » lors d’un entretien d’embauche ? Comment vous vous êtes sentis?

Au contraire, avez-vous eu l’expérience de vous raconter sincèrement et de manière transparente à votre recruteur? Comment cela s’est-il passé dans ce cas?

Laissez vos commentaires ci-dessous : je les lirai tous !

 

Quoi ? Le recruteur ne vous écoute pas ? Captivez son attention !

Avoir l’impression que le recruteur n’est pas en train d’écouter ce que le candidat dit est une des situations les plus inconfortables et déstabilisantes que je peux imaginer en entretien.

Et pourtant, cela peut bien nous arriver. Est-ce que vous vous reconnaissez dans le commentaire ci-dessous?

 

Recruteur n'écoute pas

 

Face à cette situation, certains candidats s’en prennent au recruteur : il abuse, quand-même! Pour qui se prend-t-il ? Si ma réponse ne l’intéresse pas, il n’avait qu’à ne pas poser la question !

Une autre réaction commune consiste à se décourager en se disant que notre expérience professionnelle n’a effectivement rien d’intéressant et que c’est normal que notre interlocuteur s’ennuie.

A cause d’une approche passive ou fataliste à l’entretien, l’ennui peut d’abord venir du candidat et contaminer ensuite le recruteur. Tout cela parce que nous abordons l’entretien d’embauche de manière très scolaire, comme le témoigne le commentaire ci-dessous.

 

Réponse Ennuyante

 

Aborder l’entretien avec des réponses toutes faites, banales, dans lesquelles nous nous ne sentons pas identifiés, pousse notre interlocuteur à se désengager de la conversation.

 

C’est comme les interviews des footballeurs : les questions des journalistes sont souvent les mêmes, mais les athlètes ne font aucun effort d’originalité… Nous avons déjà écouté la même réponse des centaines de fois, et nous arrêtons tout simplement d’écouter.

 

Dans certains forums sur les entretiens d’embauche, on lit que pour être original dans ses réponses, il faut arriver avec un coup de génie, comme on peut voir dans les films. A propos, dans le film « A la recherche du bonheur » le protagoniste se présente tâché de peinture, pas douché et pas rasé à cause d’une série de péripéties, et arrive à convaincre le comité de recrutement grâce à une présence d’esprit enviable. Retrouvez cet entretien assez surréaliste dans la vidéo ci-dessous.

Pas besoin d’arriver avec des réponses aussi géniales ! Pour garder haute l’attention de votre recruteur il suffit de quelques astuces qui vous permettront de vous différencier de 99% des autres candidats. Il suffit d’oser et sortir des sentiers battus, de se rappeler qu’il n’y a pas des règles gravées dans le marbre pour réussir un entretien, il suffit d’être vous même (et d’être convaincu de votre valeur !).

 

 

 

3 techniques pour garder l’attention du recruteur pendant tout l’entretien

Tout d’abord, vous pouvez vous assurer d’avoir toujours l’attention de votre interlocuteur grâce à quelques techniques très simples :

  1. évitez des longues réponses ! Afin de vous assurer que le recruteur ait tous les éléments pour comprendre votre réponse, vous pouvez être tentés de ne laisser de côté aucun détail. Ou alors, si vous êtes pris par le stress, cela devient difficile de supporter quelques instants de silence ; vous vous sentez obligés de remplir ce silence avec des compléments de réponse. Rien de pire pour perdre l’attention de votre interlocuteur de vous lancer dans des récits interminables. Préférez la synthèse et limitez-vous à l’essentiel. Ne prenez pas plus de 2 minutes pour répondre à toute question.
  2. évitez des réponses théoriques et alambiquées ! Comparé au système anglo-saxon, beaucoup plus orienté aux aspects pratiques, le système scolaire latin privilégie la théorie et les concepts abstraits. Cela explique la tendance de beaucoup de monde (moi le premier) à favoriser des réponses conceptuelles, visant à expliquer des idées. Mais attention, un entretien d’embauche ce n’est pas un examen oral : cela ne sert pas tellement à vérifier vos connaissances (pour cela, votre CV et votre parcours professionnel et scolaire suffisent). Il sert d’abord pour que vous et le recruteur fassiez connaissance, et pour que commenciez à construire un lien de confiance qui peut se concrétiser par la proposition du poste. Pour donner du poids et de la profondeur à toute réponse, pensez à fournir des éléments factuels, concrets, qui prouvent ce que vous voulez dire. Par exemple, si vous parlez de vos traits de caractère, une chose est de dire que vous êtes quelqu’un d’extroverti et qui aime le travail en équipe. Toute une autre (au moins du point de vue du recruteur) est de raconter que vous avez fait partie du bureau d’élèves de votre école pendant trois ans, et que vous avez aimé organiser avec 10 autres de vos collègues de promo L’EVENEMENT de l’année, qui s’est relevé un vrai succès de participation et de satisfaction des élèves et des profs.
  3. répondez avec enthousiasme et conviction ! Afin de comprendre l’importance de votre état d’esprit en entretien, pensez à une situation où vous avez assisté à un évènement, une présentation, un concert qui vous a complètement captivé. Il est fort probable que l’émotion et l’énergie que vous avez prouvées étaient en effet le miroir de l’énergie et de l’émotion du présentateur et de l’ensemble du public. D’ailleurs, est-ce que vous vous rappelez précisément des mots qui ont été dit à cette occasion ? Je parie que non. C’est la même chose en entretien d’embauche : soyez enthousiaste et convaincant, et le recruteur se sentira enthousiaste et convaincu. Il n’aura ni le temps ni l’envie d’être distrait par d’autres pensées. Et comme vous à cet évènement ou concert mémorable, il ne va pas se rappeler en détail chaque réponse que vous avez donnée. Par contre, il se rappellera très bien de l’état d’esprit dans lequel il a été pendant l’entretien.

 

Accrochez-le par le contenu de vos réponses

En plus des 3 techniques ci-dessus qui vous permettront de garder vive l’attention de votre recruteur, vous pouvez agir aussi sur le contenu de votre réponse.

Afin de comprendre comment vous devez orienter le contenu de votre réponse, essayez de vous mettre à la place du recruteur, et imaginez quel type de réponse il peut s’attendre de vous. Il n’est pas là pour connaitre tout le feuilleton de notre vie professionnelle, académique ou personnelle. Il n’est pas là pour s’extasier face à la richesse de nos expériences, au caractère exceptionnel des nos prouesses à l’école ou au travail, au charme profond de notre personnalité et intelligence.

 

Toutes les questions qu’il pose lors de l’entretien d’embauche lui servent pour que lui, le recruteur, puisse répondre à ces trois questions sur votre compte:

  1. saurez-vous réaliser les tâches et atteindre les objectifs du poste ?
  2. aurez-vous envie de réaliser ces tâches et atteindre ces objectifs ?
  3. saurez-vous bien travailler avec lui/elle et bien vous intégrer au sein de votre future équipe, de votre future entreprise ?

 

Donc, si vous voulez que le fond de ce que vous avez à dire captive l’attention de la personne que vous avez en face, veillez que dans chacune de votre réponse on puisse retrouver un bout de réponse à une ou plusieurs des 3 questions : est ce que vous saurez faire le job? Est-ce que vous aurez envie de le faire job? Sauriez vous vous intégrer à votre nouvel environnement ?

 

Dernier conseil: faites-le parler !

L’entretien d’embauche consiste en un dialogue entre le recruteur et le candidat. Veillez à ne pas le transformer en un monologue de votre part, ou dans un interview ou il n’y a que le recruteur qui pose les questions et vous que donnez les réponses.

Une manière très puissante pour que le recruteur ne perde pas l’attention pendant l’entretien c’est de lui poser des questions et de le faire parler. Montrez que vous vous intéressez vraiment à lui, faite preuve de capacité d’écoute : vos chances de réussir l’entretien seront boostées!

Vos 3 défauts : répondez VRAIMENT comme votre recruteur le souhaite

La question : « quels sont 3 de vos défauts » est une des questions les plus redoutées en entretien d’embauche. Face à notre potentiel recruteur, nos pensées voyagent à mille à l’heure et essaient de trouver les bonnes idées et les bons mots : nous souhaitons que notre réponse puisse le satisfaire et, encore mieux, qu’elle nous aide à nous démarquer des autres candidats.

La peur, évidemment, est de se faire piéger par le recruteur, de donner une réponse contradictoire, et de se faire happer par les remords et le stress pour tout le reste de l’entretien.

 

La tentation est forte de s’en prendre au recruteur pour cette question difficile, qui nous met mal à l’aise. Les commentaires ci-dessous, qu’on peut retrouver un peu partout sur internet, font état de ce sentiment assez commun d’être pris au piège :

 

Recruteurs posent questions bêtes

 

La réaction d’inconfort peut arriver jusqu’au point de critiquer directement l’exercice de l’entretien d’embauche, et d’espérer des méthodes de recrutement où ce moment de vulnérabilité face à un inconnu (par lequel nous nous sentons jugés) soit carrément éliminé. Avez-vous déjà eu la même réaction que la personne ci-dessous, qui imagine un monde plus juste avec des méthodes de sélection en apparence plus objectifs, mais surtout plus impersonnel et moins désagréable ?

 

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Et pourtant, cette question revient systématiquement à chaque entretien. Donc, peut-on vraiment parler de piège ? Ne serait-il pas mieux, afin de bien maîtriser son stress en entretien, de bien s’y préparer à l’avance ?

 

Même si on sait que la question va sûrement nous tomber dessus, cela ne nous avance pas beaucoup pour préparer une bonne réponse. La réaction ci-dessous ne peut pas être plus commune :

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Je souhaite avec cet article vous aider à vous préparer comme il faut pour passer cette épreuve avec le minimum de stress et le maximum de résultats.

 

Comment ne pas répondre

Tout d’abord, laissez-moi vous indiquer 3 manières de comment, à mon avis, il ne faut surtout pas s’y prendre :

  • répondre en étant faux, puisque c’est la meilleure manière de vous mettre mal à l’aise. Si vous vous forcez à inventer des défauts que vous n’avez pas, juste parce que à votre avis ce sont ceux qui sont attendus par le recruteur, ou parce que vous les trouvez inoffensifs, vous risquez de vous mettre en danger. Vous aurez du mal à trouver des exemples concrets, vous ne saurez pas répondre à des questions plus détaillées de votre interlocuteur, vous risquez de vous contredire à d’autres moments de l’entretien. Sans compter que votre personnalité ressort en entretien, et des défauts qui ne vous correspondent pas contribuent à créer de l’incohérence dans l’évaluation du recruteur.
  • reposer 100% sur l’humour, puisque vous risquez de répondre à côté de la plaque. On peut lire par-ci et par-là qu’une réponse sagace à cette question a été la clé de voûte de l’entretien et du recrutement. Je serai personnellement très prudent sur l’efficacité de cette approche. Je ne souhaite pas dire que traiter le sujet avec un peu de légèreté et de bonne humeur ne soit pas une bonne idée, mais je préfère vous sensibiliser aux travers dans lesquels on peut facilement tomber. Déjà, selon notre propre personnalité, cette approche peut plus ou moins nous correspondre. Ensuite, on risque de se retrouver rapidement sur un terrain glissant, si la boutade qu’on a choisie touche un sujet sur lequel le recruteur est particulièrement sensible. Et pour terminer, on n’est pas à l’abri du fait que, après quelques instants de fou rire, le recruteur ne revienne à la charge : « ah oui, très drôle ! Bien, maintenant aux choses sérieuses : quels sont vos 3 défauts ? ».
  • répondre de manière trop candide, puisque vous risquez de révéler une faiblesse qui, aux yeux de votre interlocuteur, vous empêcherait de bien remplir votre future mission. Il est indispensable d’avoir bien analysé les éléments clés de la fiche de poste, et de faire attention à ne pas répondre avec des défauts incompatibles avec le job à pourvoir. Par exemple, si vous postulez pour un poste d’assistant de direction, ou de chef de projet, ce n’est pas une très bonne idée de répondre: « mon premier défaut, c’est que je suis quelqu’un de très désorganisé ».

 

Les intentions du recruteur dévoilées

Afin de vous préparer à répondre VRAIMENT aux attentes de votre recruteur, il me semble opportun de vous révéler l’intention cachée du recruteur derrière cette question.

 

La première information qu’il cherche à collecter est votre connaissance de vous-mêmes : est-ce que vous savez analyser votre comportement, votre savoir-être et votre savoir-faire de manière lucide et avec du recul ? Est-ce que vous savez identifier, dans un contexte donné, quels sont les attitudes et les comportements qui vous permettront de réussir et ceux qui, au contraire, risquent de vous limiter dans l’attente de vos objectifs ?

En deuxième lieu, il sera très attentif à votre capacité à imaginer des solutions pertinentes et viables face à un problème. Dans ce cas, le problème que vous devez résoudre, puisqu’on parle de vos défauts, est : comment je peux faire en sorte de travailler sur (ou trouver un contournement à) mes faiblesses pour améliorer mon efficacité professionnelle ? Vous devez donc démontrer d’être capable d’analyser votre situation, de comprendre comment vos défauts vous limitent, et de trouver des possibles solutions qui vous permettent d’éliminer/réduire le défaut, ou alors de faire en sorte qu’il ne soit plus un frein à l’atteinte de vos objectifs.

 

Pour terminer, comme pour toutes les questions qu’il posera lors de l’entretien, le recruteur sera très sensible à des éventuelles incohérences ou contradictions de votre présentation. Par exemple, si dans votre parcours et dans votre CV vous indiquez que vous avez beaucoup d’expérience et d’aisance dans des présentations orales, et que ensuite vous dites qu’une de vos faiblesses est votre nature timide et votre inconfort devant beaucoup de personnes, c’est l’incohérence de vos propos qui va interroger le recruteur plus que les faiblesses elles-mêmes. Ce n’est pas grave du tout d’être timide ou de ne pas être à l’aise devant beaucoup de personnes (c’est d’ailleurs assez commun et peut représenter un avantage dans certaines relations professionnelles ou commerciales), mais dans cet exemple ces défauts semblent en contradictions avec votre parcours.

 

Comme vous pouvez le constater par rapport à ses intentions, le recruteur n’est pas intéressé à vos faiblesses dans l’absolu, et encore moins à vous juger en tant qu’être humain, il est juste très attentif à comprendre quels sont les potentiels freins et difficultés auxquels vous serez confrontés dans l’exercice de votre mission et, éventuellement, à votre future évolution au sein de l’entreprise.

Il n’y a donc pas des « bons » ou de « mauvais » défauts, de bonnes ou de mauvaises réponses. Il y en a qui sont cohérentes avec votre personnalité et votre parcours, et qui sont compatibles avec le poste à pourvoir ; il y en a d’autres qui ne le sont pas.

 

Trouvez vos défauts : voilà comment

Bon, maintenant qu’on sait ce qu’il ne faut pas faire et ce que le recruteur attend de nous, voyons comment bien préparer notre réponse à cette question difficile.

 

D’abord, voici ci-dessous la liste des possibles domaines à partir desquels vous pouvez trouver des idées pour ne plus vous trouver dans la situation que nous avons déjà rencontrée au début de l’article :

 

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Vos 3 défauts peuvent appartenir à une de ces trois catégories:

  • vos connaissances : si vous postulez sur ce poste, il est fort probable que vous voulez y apprendre des nouvelles choses. Il n’est pas étonnant du tout que vous n’ayez pas à date toutes les connaissances nécessaires pour être un expert de renommée mondiale sur votre future mission. Un de vos défauts ou faiblesses peut se référer à une connaissance partielle ou superficielle d’un aspect particulier du job. Attention par contre à ne pas avouer une connaissance insuffisante d’un sujet central pour le poste, et donc de risquer que le recruteur voit votre faiblesse comme incompatible avec votre mission. Si vous postulez comme développeur dans une start-up, par exemple, évitez de souligner que vous ne connaissez pas du tout le langage qui est demandé en premier sur la fiche de poste; par contre vous pouvez indiquer que vous souhaiteriez progresser sur une technologie annexe que vous considérez très prometteuse et qui pourrait bien compléter des aspects que ledit langage adresse moins bien.
  • vos expériences : une autre catégorie depuis laquelle vous pouvez trouver des idées de défauts est celle du bagage d’expériences professionnelles que vous avez (ou vous n’avez pas) acquises à ce jour. Quelques idées de défauts de cette liste peuvent être : une gestion du temps à perfectionner, le fait de ne jamais avoir eu l’occasion de travailler en Anglais, savoir s’arrêter au bon moment et avec un niveau de qualité acceptable pour une meilleure efficacité, le fait de ne pas avoir des compétences développées dans la gestion d’un groupe ou dans des présentations à un grand auditoire, la difficulté à déléguer certaines tâches, … Il peut s’agir de compétences que vous n’avez pas encore commencé à développer, ou sur lesquelles vous avez encore des marges de progression.
  • votre personnalité : cette catégorie est celle à laquelle on pense le plus souvent quand on doit identifier nos défauts. Les exemples plus courant sont le fait d’être timide, introverti ; un autre qui est souvent cité (et donc peu intéressant) est celui d’être perfectionniste. Dans cette catégorie, les possibilités sont infinies : le fait d’être très impulsif (ou très réflexif), d’avoir un esprit peu créatif ou peu analytique, de ne pas supporter le manque d’autonomie (ou le manque de règles ou de soutien), de mal vivre les situations de conflit ou de stress (ou de mal vivre leur total absence)… Vous pouvez trouver une longue liste dans cet article.

 

En gardant ces catégories en tête, comment trouver 3 de vos défauts qui s’appliquent au poste pour lequel vous êtes reçu en entretien, mais qui ne sont pas rédhibitoires pour que le recruteur vous fassent confiance ?

 

Ci-dessous les tactiques que je trouve le plus utiles :

  • relisez la description du poste, et faites attention aux choses que vous voulez apprendre, aux compétences et expériences sur lesquelles vous avez encore des marges de progression, aux aspects de votre personnalité qui pourraient être un frein à l’atteinte des objectifs du poste
  • relisez attentivement votre CV (ou repensez à votre parcours scolaire et professionnel), afin d’identifier des aspects de connaissances, expériences ou personnalité sur lesquels vous souhaitez progresser
  • demandez à quelques amis, proches, (ex) collègues ou copains/copines de promo quels sont à leur avis vos défauts, vos points à améliorer. Vous pouvez leur expliquer le contexte, et leur poser la question directement. Dans ce cas, ne gardez que les éléments qui ressortent à plusieurs reprises, et sur lesquels vous vous trouvez plutôt d’accord.
  • réfléchissez à des situations personnelles ou professionnelles lors desquelles vous vous n’êtes pas senti complétement à l’aise, et essayez d’identifier les raisons qui ont été à l’origine de votre inconfort. Vous pouvez alors retrouver quelques idées.

 

Remarquez que vous pouvez utiliser ces mêmes méthodes afin d’identifier aussi vos points forts !

 

Pour terminer, une fois que vous avez identifié les 3 défauts dont vous voulez parler à votre recruteur, et une fois que vous vous êtes assuré qu’il ne s’agit pas de quelque chose d’incompatible avec le poste sur lequel vous avez candidaté, voilà comment vous pouvez construire votre réponse :

  • parlez d’un exemple concret dans lequel votre défaut s’est manifesté, cela vous permettra de montrer à votre interlocuteur que vous savez analyser les situations dans lesquelles ce défaut joue en votre défaveur, et lui permettra de se faire une idée précise de sa « gravité »
  • expliquez pourquoi vous avez choisi ce défaut, par exemple en indiquant sur quel aspect de votre futur job vous pensez que ce défaut peut avoir un impact négatif, et quelles sont la nature et la gravité de cet impact
  • proposez des possibles solutions qui vous permettront d’éliminer ou de limiter le défaut, de le rendre sans impact pour la réussite du poste, ou alors de le transformer en un point fort; expliquez comment vous souhaitez mettre en place ou tester ces solutions.

 

Voici mes propres défauts

Maintenant que vous savez tout sur comment répondre à cette question, laissez moi vous donner quelques exemples personnels des défauts dont j’ai parlé lors de mes entretiens, en début de ma carrière et lorsque je candidatais pour un poste de manager.

 

En début de carrière :

  • la méconnaissance de certains sujets techniques : il y avait dans la description du poste des aspects techniques que je ne connaissais pas ou peu. J’indiquai précisément lesquelles, et je disais que j’avais trouvé tel site internet ou tel bouquin qui en parlait, et que je souhaitais les apprendre. Je donnais des exemples où j’avais appris des nouveaux sujets assez vite, pour montrer ma capacité à maîtriser rapidement des nouvelles connaissances.
  • le fait de s’ennuyer à répéter les mêmes tâches plusieurs fois, avec comme conséquence une baisse d’attention et de concentration dans le temps. Pour y remédier, j’expliquais que j’aurais fait beaucoup d’attention pour faire bien du premier coup des tâches ponctuelles, pour ne pas devoir y revenir dessus par la suite. Pour les tâches récurrentes, j’aurais veillé à apprendre toujours de nouvelles choses en les faisant, ou encore de changer la manière de le faire afin de limiter la sensation de répétition. J’aurais d’ailleurs peut-être trouvé une manière plus efficace de les faire à force d’essayer des nouvelles méthodes.
  • la gestion du temps : je trouvais qu’à l’école, on ne m’avait pas appris à bien utiliser mon temps, j’avais donc très peu d’expérience sur le sujet. Le risque pour moi était que j’aurais passé trop de temps sur une tâche peu importante, au détriment d’activités prioritaires. Pour y remédier, je souhaitais apprendre à planifier mon activité et de l’organiser dans mon agenda.

 

En tant que candidat d’un poste de manager:

  • le fait que je n’aime pas du tout les situations de conflit. Je sais que cela peut arriver dans une relation professionnelle, et que cela pouvait être une situation stressante pour moi. En attendant que ma capacité à y faire face s’améliore avec le temps et avec l’expérience, et estimant que fuir le conflit ce n’est pas la solution non plus, j’expliquais que ma stratégie était de traiter les possibles conflits dès les premiers signaux, sans attendre que les tensions et les émotions aient eu le temps de monter en flèche.
  • la délégation des tâches : lors de mon expérience précédente, j’étais toujours le « faiseur » de toutes les tâches dont j’étais responsable, en tant que manager je devais apprendre à déléguer les tâches aux bonnes personnes, sinon je risquait de rester submergé des choses à faire et j’aurais mal utilisé mon temps. Ayant un niveau d’exigence assez élevé, je savais que je devais faire attention à ne pas vouloir tout faire moi-même pour être certain que les choses étaient faites comme je l’entends.
  • la définition des objectifs des collaborateurs : à nouveau, c’était quelque chose que je n’avais pas l’habitude de faire avant, alors que je considère que c’était un aspect très important pour la réussite des objectifs de l’équipe. J’expliquait comment, pour y pallier, j’avais commencé à fixer mes propres objectifs afin de prendre l’habitude.

Une fois les avoir bien préparées, ces réponses m’ont permis d’approfondir la discussion avec mon interlocuteur, sans me sentir piégé par sa question ou stressé de devoir me contredire pour la suite.

 

A vous maintenant de travailler sur votre candidature pour que votre recruteur soit favorablement surpris par votre réponse et ravi de votre maturité, au point de vous faire confiance en vous proposant le poste !

 

Laissez vos commentaires ci-dessous avec vos réactions, remarques, ou questions : je souhaite continuer à vous aider pour réussir votre entretien d’embauche.

 

Image de Lili Vieira de Carvalho

Préparation d’entretien (3/3) : décrochez le job grâce à un oral top!

Nous y sommes presque ! Après quelque temps passés à préparer l’entretien, nous arrivons à la fin des étapes de préparation qui vous permettront de maximiser vos possibilités de décrocher le job que vous visez.

 

Si, comme j’en suis certain, vous avez bien travaillé les exercices des deux premières étapes, il ne vous reste plus qu’un dernier pas pour réussir votre entretien d’embauche. Si par contre vous ne les avez pas encore réalisés, revenez aux exercices des deux étapes précédentes avant de vous lancer dans cette troisième étape (vous pouvez retrouver ici les exercices de la première étape, et ceux de la deuxième dans cet article).

 

Je me répète à nouveau, comme dans les articles précédents, mais il est essentiel que vous y croyez à 100% : un entretien réussi n’est pas la conséquence d’un savoir-faire inné, et encore moins une question de chance. Un entretien réussi est la conséquence d’une bonne préparation.

 

Dans la première étape vous avez identifié et mis en valeur en quelques phrases vos principaux atouts qui mettront en lumière vos expériences, talents et envies au regard du poste sur lequel vous avez candidaté.

Dans la deuxième étape, vous avez préparé vos meilleures réponses aux questions plus fréquentes d’un entretien d’embauche, ce qui vous a permis d’ailleurs de clarifier et affiner vos idées par rapport aux catégories de sujets qui intéressent le recruteur.

Aujourd’hui nous adressons la marche finale : exposer votre candidature de manière assurée et convaincante.

 

Lors des étapes précédentes, vous avez travaillé le contenu de votre présentation. Dans cette dernière étape nous allons voir comment optimiser la manière dont votre exposition est perçue par votre interlocuteur, à travers 3 conseils pratiques.

 

  1. Pratiquez vos réponses avec un quelqu’un qui vous écoute : la meilleure manière de voir comment un interlocuteur réagit à votre exposition est de faire des simulations. Si vous en avez l’occasion, vous pouvez chercher à avoir d’autres entretiens d’embauche, idéalement sur des postes qui vous intéressent moins que celui que vous visez, pour pratiquer votre discours. Cette approche vous permet vraiment de vous mettre en situation, même si elle peut être difficile à organiser et que le poste sur lequel vous serez interviewé ne correspond pas à celui que vous visez. Une autre possibilité consiste à pratiquer avec des amis, ou quelqu’un de votre famille. Cela peut bien fonctionner, mais faites attention à ce que la relation intime avec votre interlocuteur et son expérience limitée en tant que recruteur ne biaisent pas trop l’exercice.

La dernière possibilité consiste à passer des entretiens de simulations avec un professionnel comme moi. Si vous êtes intéressé, je peux vous accompagner (vous trouverez ici plus d’informations).

 

  1. Démarrez l’entretien avec le bon état d’esprit : il est fondamental de démarrer l’entretien avec un niveau de stress sous contrôle. Puisque les premières minutes de l’entretien contribuent énormément à l’image que le recruteur se fait de vous, vous devez faire attention à vous présenter avec un état d’esprit gagnant. Vous devez vous présenter à l’entretien sûr de votre valeur, et de votre capacité de ressortir de l’entretien avec l’offre pour le job. Je vous conseille de pratiquer dans les quelques minutes qui précédent l’entretien des exercices de respirations, de visualisation ou encore des postures corporelles pour assurer votre niveau de confiance en tout début d’entretien.

 

  • Soignez votre langage non verbal tout au long de l’entretien : comme déjà indiqué dans mon guide “Les 10 erreurs à éviter en entretien d’embauche”, le langage non verbal porte 80% de votre discours. Il est primordial de vous sentir à l’aise lors de l’entretien, d’avoir évacué vos peurs et vos doutes, pour que votre posture corporelle porte le même message que le contenu de vos réponses. Il ne doit pas avoir de discordances entre ce que vos mots disent et ce que votre corps dit.

 

Rappel important :

 

Pour parvenir à ce résultat, travaillez bien sur la préparation des deux étapes précédentes, identifiez vos atouts et préparez vos meilleures réponses. Plus vous êtes convaincu de votre légitimité et de votre capacité à réaliser le job qui vous est proposé, plus votre langage non verbal saura transmettre la même conviction.

 

Et bien voilà, je suis certain qu’avec tout le matériel que vous avez reçu jusqu’à maintenant, vous avez entre les mains plusieurs cartes pour réussir votre entretien.

 

Au moindre doute, n’hésitez pas à me contacter, je peux vous accompagner. Cela est très simple : tout est expliqué dans cette page. On n’a jamais deux occasions de faire une bonne première impression !!

 

Bon courage pour votre entretien d’embauche, et tenez-moi au courant de votre réussite !

 

 

Préparation d’entretien (2/3) : soyez prêts à répondre à n’importe quelle question

Nous voici à la deuxième étape de la préparation à votre entretien d’embauche, avec tous les bons conseils pour le réussir !

A ce stade, je compte sur vous : vous avez bien réalisé les exercices que vous avez découvert lors de la première étape, et maintenant vous connaissez par cœur vos principaux atouts pour le job que vous visez 😉 (si vous ne trouvez plus les exercices, vous pouvez les retrouver dans cet article).

 

Je vous l’ai déjà dit précédemment, mais cette vérité est tellement importante que ça vaut le coup de la répéter à nouveau : un entretien réussi n’est pas la conséquence d’un savoir-faire inné, et encore moins une question de chance. Un entretien réussi est le résultat d’une bonne préparation.

 

Aujourd’hui, on attaque la deuxième des trois étapes pour bien planifier votre entretien. Elle consiste à préparer vos réponses “qui tuent” aux questions typiques de l’entretien.

 

Commençons par adresser les questions qui vous seront très probablement posées. L’objectif est de s’y préparer à l’avance pour être suffisamment prêt et ne pas trop y réfléchir quand elles vous seront posées en entretien.

Vous en tirerez un double avantage :

  1. vous ne stresserez pas et vous ne consommerez pas trop de votre énergie mentale pour trouver une bonne réponse en live
  2. vous donnerez à votre interlocuteur l’image d’un candidat bien préparé, sûr de lui et à l’aise.

 

Les grands classiques et comment y répondre

Vous trouverez ci-dessous une liste avec vingt questions classiques en entretien d’embauche. Voici quelques conseils pour répondre à chacune de ces questions :

  1. Il n’existe pas une bonne ou une mauvaise réponse à une question dans l’absolu ; il y a plutôt des réponses qui mettent en valeur vos expériences, vos atouts et vos envies, et d’autres qui sont incohérentes, contradictoires ou tout simplement non pertinentes par rapport à ces éléments
  2. Dans la préparation de vos réponses, donc, veillez à qu’elles soutiennent vos principaux atouts que vous avez préparé via les exercices de la première étape
  3. Soyez synthétiques : vos réponses ne doivent pas prendre plus de 2 ou 3 minutes
  4. Soyez précis et concrets : renforcez vos réponses en donnant des exemples factuels, des éléments chiffrés ; évitez des réponses génériques ou théoriques

 

J’ai regroupé les questions par catégorie : votre recruteur est intéressé à des grands thèmes ; profitez donc de la liste des questions ci-dessous pour clarifier et affiner vos idées sur chacun des thèmes qui les regroupent.

 

Votre projet professionnel

  1. Pourquoi êtes vous intéressé à ce job / à notre entreprise
  2. Comment vous vous voyez dans 5 ans et dans 10 ans ?
  3. Pourquoi voulez-vous changer de poste / quitter votre employeur actuel ?
  4. Quel est votre job idéal ?

 

Vos expériences et connaissances

  1. Résumez brièvement votre CV.
  2. Quelle est la réalisation dont êtes-vous le plus fier ?
  3. Quel a été jusqu’ici votre plus gros échec ?
  4. Qu’avez-vous à offrir de plus qu’un autre ? Pourquoi je devrais vous choisir? (vous pouvez parlez ici aussi de votre personnalité)

 

Votre personnalité

  1. Quels sont vos points forts ?
  2. Quels sont vos points faibles ?
  3. Êtes-vous plutôt leader ou suiveur ?
  4. Citez trois choses que votre manager précédent désirerait modifier chez vous

 

Votre motivation et intérêts

  1. Que connaissez-vous de notre entreprise?
  2. Qui ou qu’est-ce qui vous sort du lit le matin ?
  3. Qu’est-ce qui vous amuse le plus et le moins dans votre travail ?
  4. Parlez-moi des vos intérêts personnels / vos hobbies

 

Votre gestion du stress et du conflit

  1. Comment gérez-vous le stress ?
  2. Quels sont les points forts et les faiblesses de votre patron précédent ?
  3. Décrivez une situation lors de laquelle vous étiez en désaccord avec votre patron.
  4. Décrivez-moi une situation difficile de laquelle vous vous êtes bien sorti.

 

Si vous voulez continuer l’exercice et être prêts à répondre à plus de questions, vous trouverez plein d’exemples sur Internet. Personnellement, je vous invite à bien travailler la qualité des réponses à ces questions plutôt que de vouloir être exhaustifs.

Toutes les questions dont les réponses intéressent votre recruteur font partie des catégories dans lesquelles les questions ci-dessus ont été regroupées. Vous trouverez sûrement la manière d’adapter la réponse que vous avez préparé à la question précise qui vous est posée.

 

Comme vous l’avez certainement lu dans mon guide “Les 10 erreurs à ne pas commettre en entretien d’embauche”, n’oubliez pas non plus de lister les questions que vous souhaitez poser : vos questions sont tout aussi importantes que vos réponses!

 

Téléchargez le guide gratuit grâce au formulaire que vous trouvez dans la section à droite de cet article si vous ne l’avez pas encore fait.

 

Maintenant, c’est à votre tour : au boulot !

 

Rendez-vous dans le prochain article pour la troisième et dernière étape de préparation d’un entretien réussi. Elle s’appuiera sur les deux précédentes, donc assurez-vous d’avoir réalisé tous les exercices de la première et de la deuxième étape avant d’attaquer la troisième.

Chaque chose en son temps !

 

Un tout dernier conseil : amusez-vous pendant que vous réalisez ces exercices, et laissez libre cours à votre créativité et à votre personnalité. Rendez votre candidature unique et incontournable!

 

Photo de Federico Maggi

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