qualités et défauts

Points forts et points faibles en entretien d’embauche : quelle carte jouer ?

Quels sont 3 de vos point forts, et 3 de vos points faibles ? Voilà une des questions d’entretien des plus classiques, et aussi une des plus déstabilisantes pour le candidat. Sans une correcte préparation, la réponse peut vite nous mettre en difficulté, où carrément nous faire tomber dans un piège. Comme je le dis toujours, pour la réussite d’un entretien d’embauche, préparation est le maître mot.

Et aussi comme d’habitude, il n’existe pas une bonne réponse dans l’absolu: tout dépend du poste à pourvoir… et de vous, évidemment !

 

Réfléchir et identifier vos forces signifie identifier parmi toute votre expérience, vos connaissances ou votre caractère, les atouts qui vous permettront de remplir la mission du poste. Si bien choisies, vos forces peuvent jouer un rôle très important pour soutenir votre candidature et convaincre le recruteur de vous confier le job.

Et pourquoi identifier aussi vos faiblesses? Déjà parce que le recruteur vous a posé la question, et donc il ne va pas lâcher le morceaux tant que vous n’avez pas répondu. Ensuite parce que si vous y avez pensé à l’avance, cela vous évitera un long silence inconfortable ou encore pire de vous tirer une balle dans le pied avec une réponse trop naïve. Si la liste de points forts a l’objectif de convaincre le recruteur que vous saurez atteindre les objectifs qui vous seront confiés, la liste de vos points faibles va lui prouver votre maturité et votre connaissance de vous-même. Votre réponse doit lui montrer qu’il a à faire avec quelqu’un qui a du recul sur lui, et qui sait trouver des pistes pour s’améliorer et mener à bien le travail.

 

Je souhaite attirer votre attention sur 2 points importants avant de rentrer dans les détails :

  1. Le premier : gardez à l’esprit que l’unique objectif de l’entretien pour le recruteur est d’évaluer les opportunités ainsi que les risques de vous confier le travail. Il ne s’agit pas du tout d’un jugement sur vous et sur votre valeur (et cela ne doit pas l’être!!). Je sais qu’il n’est pas simple de prendre une pareille distance avec l’exercice de l’entretien, mais essayez vraiment d’adopter cette posture. Respirez, ne vous sentez pas jugés personnellement par les questions ou les remarques de votre interlocuteur.
  2. Le deuxième : vous n’avez pas des points forts et des points faibles dans l’absolu. Cela n’existe pas. Vos capacités, expériences, ou traits de caractère constituent des avantages ou des inconvénients uniquement lorsqu’ils sont appliqués à une situation précise. Un élément qui représente une difficulté pour un job donné, peut tout aussi bien être un avantage certain dans un contexte différent. A ce propos, vous pouvez lire cet article sur la timidité, qui est souvent vécue par les candidats comme un point faible, alors que dans certains contextes elle représente plutôt une force !

 

Où trouver vos points forts et points faibles ?

Partons maintenant à la recherche de vos points forts et points faibles à restituer lors de l’entretien. Puisqu’ils doivent s’appliquer au contexte précis du poste, vous devez commencer à les chercher en partant des spécificités du job en question.

Si vous avez déjà eu l’occasion de lire la série de 3 articles de préparation à l’entretien d’embauche (vous trouvez ici le premier de la série) et vous avez réalisé les exercices indiqués, vous avez déjà une très bonne base pour démarrer.

 

Vous avez principalement trois domaines dans lesquels vous pouvez trouver vos forces et vos faiblesses :

  1. Le premier domaine concerne vos compétences et vos connaissances : mener à bien le job peut nécessiter des notions spécifiques que vous maîtrisez déjà parfaitement, ou alors que vous devez encore acquérir.
  2. Le deuxième domaine concerne vos expériences précédentes (d’abord professionnelles, mais aussi liées à votre vie perso), lors desquelles vous avez déjà eu l’occasion de faire face, et peut-être de surmonter, des challenges similaires à ceux que vous allez rencontrer sur ce job.
  3. Le dernier domaine concerne votre personnalité : certaines de vos dispositions naturelles peuvent représenter un support notable pour gérer les situations que vous allez vivre; d’autres doivent au contraire être suivies de près par vous-même avant de se transformer en risques supplémentaires.

 

D’après mon expérience, les candidats se focalisent uniquement sur leur personnalité quand ils répondent à la question. Cela est dommage vu qu’ils ont probablement parmi leurs connaissances et leurs expériences des atouts intéressants à faire valoir.

Il est d’ailleurs moins intime et intimidant d’un point de vue des émotions de parler de ses faiblesses dans les deux premiers domaines plutôt que par rapport à sa personnalité.

 

Concrètement, comment identifier les éléments pertinents?

Avec tous ces éléments à votre disposition, comment identifier les points forts et les points faibles à présenter au recruteur ?

Je vous suggère de démarrer une première liste en comparant votre résumé avec les éléments clés du poste. Quelles sont les expériences, compétences et connaissances que vous avez déjà exercé (ou que vous devez encore acquérir), qui sont en forte relation avec les objectifs à atteindre et avec les risques du poste ? N’arrêtez pas votre réflexion avant d’avoir identifié au moins 3 forces et 3 faiblesses.

Vous pouvez aussi penser à des situations personnelles ou professionnelles lors desquelles vous vous êtes senti complément à l’aise et fier de vous mêmes (vous vous êtes sûrement appuyés sur des forces), ou des situations où vous étiez inconfortables (dans ce cas vous trouverez probablement des faiblesses). Ajoutez à la liste initiale au moins une force et une faiblesse supplémentaires.

 

Ensuite, enrichissez votre vision avec un point de vue plus large en demandant à d’autres personnes leur avis. Je suis conscient qu’il n’est jamais simple demander à d’autres leur avis sur nous-mêmes, et encore moins simple d’entendre leur réponse, mais je suis tout aussi convaincu qu’il s’agit d’une approche très enrichissante, et qu’elle vous permettra de faire preuve de grande maturité vis-à-vis de votre recruteur.

 

Décrivez à 3 personnes de votre choix le poste pour lequel vous êtes candidat. Demandez ensuite leur avis sur les atouts et les risques que vous pourriez apporter à ce job. Ne soyez pas trop exigeants avec eux, contentez-vous de 2 ou 3 points forts et 1 ou 2 points faibles.

Vous pouvez leur faciliter la tâche en leur expliquant que vous n’êtes pas intéressé à leur vision de vous comme personne, mais uniquement à votre aisance ou difficultés potentielles par rapport au poste. Vous pouvez aussi leur rappeler les 3 domaines dans lesquels ils peuvent chercher la réponse (vos connaissances, expériences ou personnalité).

Une fois l’exercice terminé, n’oubliez pas de les remercier pour leur temps et leur contribution; leurs réponses vous sont précieuses !

 

Voilà quelques exemples de personnes à qui vous pourriez demander de l’aide:

  1. des anciens responsables, collègues ou clients : qu’est-ce qu’ils ont le plus apprécié dans votre travail et dans vous-même ? Où pensent-ils que vous pouvez progresser d’avantage, concernant le job en question ?
  2. à vos amis ou vos proches, cela sera beaucoup plus simple pour eux de parler des aspects de votre personnalité par rapport à vos contacts professionnels.

 

Votre réponse à la question

Maintenant, vous devriez disposer d’une bonne liste de possibles points forts et poins faibles parmi lesquels choisir ceux que vous souhaitez mettre en avant pendant l’entretien. Encore un petit effort et vous serez bien mieux préparé que 90% des candidats.

 

Pour chacun de points forts de votre liste, mettez sur papier 1 ou 2 raisons pour lesquelles vous pensez qu’ils vont vous aider à atteindre les objectifs du poste, ainsi que 1 ou 2 exemples pratiques de comment les appliquer dans votre travail.

Cela fait, choisissez parmi la liste les 3 points que d’après vous vont le plus vous aider dans votre future mission. Ces 3 points forts seront ceux que vous mettrez en avant lors de l’entretien.

 

Pour chaque point faible, mettez sur papier 1 ou 2 raisons pour lesquelles vous pensez qu’ils peuvent représenter un risque ou un obstacle pour mener à bien votre travail, ainsi que 1 ou 2 actions concrètes que vous pouvez adopter afin d’éviter leur impact négatif. Vous pouvez adresser vos faiblesses en travaillant sur vous-même (par exemple, en apprenant des nouvelles connaissances), ou en vous appuyant sur les personnes autour de vous (vos futurs collègues ou responsable).

Pour terminer, choisissez les 3 points faibles dont vous souhaitez parler lors de l’entretien.

Faites attention à ce choix final : posez-vous la question pour chaque point faible s’il s’agit d’un point bloquant pour l’atteinte des objectifs du futur poste. Dans ce cas, il vaut mieux éviter d’amener l’attention du recruteur sur ces aspects, sauf s’il les mentionne explicitement. Cela ne vous empêche pas d’avoir déjà réfléchi à un plan d’action que vous pouvez mettre en place pour adresser les risques. Dans ce cas, vous aurez au moins une réponse déjà prête pour montrer au recruteur que vous les avez déjà anticipé.

En synthèse

Vous savez maintenant comment utiliser vos points forts pour convaincre le recruteur à vous confier le poste ; vous saurez aussi lui montrer que vous connaissez également les aspects nécessitant plus d’attention en présentant vos points faibles. Rappelez-vous que ces forces et ces faiblesses ne relèvent pas de vous en tant qu’individu, mais il s’agit simplement de conditions favorables ou défavorables par rapport à la situation spécifique du travail à réaliser.

Vous avez utilisé votre CV et vos expériences passées comme source d’inspiration pour démarrer votre liste, et vous avez demandé à 3 personnes autour de vous pour l’enrichir.

Ensuite, pour chaque élément de la liste, vous avez écrit les raisons pour lesquelles cet aspect vous sera utile ou nocif, ainsi que les actions concrètes pour l’appliquer ou l’éviter.

Vous avez terminé votre préparation en choisissant les 3 points forts et les 3 points faibles que vous souhaitez présenter à votre recruteur.

Et maintenant, bonne chance pour votre entretien d’embauche!!! Si cela peut vous être utile, vous pouvez trouver ici des conseils pratiques sur comment être plus confiant lors de l’entretien.

 

N’hésitez pas à partager vos expériences et vos interrogations en apportant votre commentaire ci-dessous. Indiquez-moi aussi comment je peux vous aider à toujours mieux vous préparer à votre entretien!

 

 

 

Photo de Florencia&Pe

Vos 3 défauts : répondez VRAIMENT comme votre recruteur le souhaite

La question : « quels sont 3 de vos défauts » est une des questions les plus redoutées en entretien d’embauche. Face à notre potentiel recruteur, nos pensées voyagent à mille à l’heure et essaient de trouver les bonnes idées et les bons mots : nous souhaitons que notre réponse puisse le satisfaire et, encore mieux, qu’elle nous aide à nous démarquer des autres candidats.

La peur, évidemment, est de se faire piéger par le recruteur, de donner une réponse contradictoire, et de se faire happer par les remords et le stress pour tout le reste de l’entretien.

 

La tentation est forte de s’en prendre au recruteur pour cette question difficile, qui nous met mal à l’aise. Les commentaires ci-dessous, qu’on peut retrouver un peu partout sur internet, font état de ce sentiment assez commun d’être pris au piège :

 

Recruteurs posent questions bêtes

 

La réaction d’inconfort peut arriver jusqu’au point de critiquer directement l’exercice de l’entretien d’embauche, et d’espérer des méthodes de recrutement où ce moment de vulnérabilité face à un inconnu (par lequel nous nous sentons jugés) soit carrément éliminé. Avez-vous déjà eu la même réaction que la personne ci-dessous, qui imagine un monde plus juste avec des méthodes de sélection en apparence plus objectifs, mais surtout plus impersonnel et moins désagréable ?

 

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Et pourtant, cette question revient systématiquement à chaque entretien. Donc, peut-on vraiment parler de piège ? Ne serait-il pas mieux, afin de bien maîtriser son stress en entretien, de bien s’y préparer à l’avance ?

 

Même si on sait que la question va sûrement nous tomber dessus, cela ne nous avance pas beaucoup pour préparer une bonne réponse. La réaction ci-dessous ne peut pas être plus commune :

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Je souhaite avec cet article vous aider à vous préparer comme il faut pour passer cette épreuve avec le minimum de stress et le maximum de résultats.

 

Comment ne pas répondre

Tout d’abord, laissez-moi vous indiquer 3 manières de comment, à mon avis, il ne faut surtout pas s’y prendre :

  • répondre en étant faux, puisque c’est la meilleure manière de vous mettre mal à l’aise. Si vous vous forcez à inventer des défauts que vous n’avez pas, juste parce que à votre avis ce sont ceux qui sont attendus par le recruteur, ou parce que vous les trouvez inoffensifs, vous risquez de vous mettre en danger. Vous aurez du mal à trouver des exemples concrets, vous ne saurez pas répondre à des questions plus détaillées de votre interlocuteur, vous risquez de vous contredire à d’autres moments de l’entretien. Sans compter que votre personnalité ressort en entretien, et des défauts qui ne vous correspondent pas contribuent à créer de l’incohérence dans l’évaluation du recruteur.
  • reposer 100% sur l’humour, puisque vous risquez de répondre à côté de la plaque. On peut lire par-ci et par-là qu’une réponse sagace à cette question a été la clé de voûte de l’entretien et du recrutement. Je serai personnellement très prudent sur l’efficacité de cette approche. Je ne souhaite pas dire que traiter le sujet avec un peu de légèreté et de bonne humeur ne soit pas une bonne idée, mais je préfère vous sensibiliser aux travers dans lesquels on peut facilement tomber. Déjà, selon notre propre personnalité, cette approche peut plus ou moins nous correspondre. Ensuite, on risque de se retrouver rapidement sur un terrain glissant, si la boutade qu’on a choisie touche un sujet sur lequel le recruteur est particulièrement sensible. Et pour terminer, on n’est pas à l’abri du fait que, après quelques instants de fou rire, le recruteur ne revienne à la charge : « ah oui, très drôle ! Bien, maintenant aux choses sérieuses : quels sont vos 3 défauts ? ».
  • répondre de manière trop candide, puisque vous risquez de révéler une faiblesse qui, aux yeux de votre interlocuteur, vous empêcherait de bien remplir votre future mission. Il est indispensable d’avoir bien analysé les éléments clés de la fiche de poste, et de faire attention à ne pas répondre avec des défauts incompatibles avec le job à pourvoir. Par exemple, si vous postulez pour un poste d’assistant de direction, ou de chef de projet, ce n’est pas une très bonne idée de répondre: « mon premier défaut, c’est que je suis quelqu’un de très désorganisé ».

 

Les intentions du recruteur dévoilées

Afin de vous préparer à répondre VRAIMENT aux attentes de votre recruteur, il me semble opportun de vous révéler l’intention cachée du recruteur derrière cette question.

 

La première information qu’il cherche à collecter est votre connaissance de vous-mêmes : est-ce que vous savez analyser votre comportement, votre savoir-être et votre savoir-faire de manière lucide et avec du recul ? Est-ce que vous savez identifier, dans un contexte donné, quels sont les attitudes et les comportements qui vous permettront de réussir et ceux qui, au contraire, risquent de vous limiter dans l’attente de vos objectifs ?

En deuxième lieu, il sera très attentif à votre capacité à imaginer des solutions pertinentes et viables face à un problème. Dans ce cas, le problème que vous devez résoudre, puisqu’on parle de vos défauts, est : comment je peux faire en sorte de travailler sur (ou trouver un contournement à) mes faiblesses pour améliorer mon efficacité professionnelle ? Vous devez donc démontrer d’être capable d’analyser votre situation, de comprendre comment vos défauts vous limitent, et de trouver des possibles solutions qui vous permettent d’éliminer/réduire le défaut, ou alors de faire en sorte qu’il ne soit plus un frein à l’atteinte de vos objectifs.

 

Pour terminer, comme pour toutes les questions qu’il posera lors de l’entretien, le recruteur sera très sensible à des éventuelles incohérences ou contradictions de votre présentation. Par exemple, si dans votre parcours et dans votre CV vous indiquez que vous avez beaucoup d’expérience et d’aisance dans des présentations orales, et que ensuite vous dites qu’une de vos faiblesses est votre nature timide et votre inconfort devant beaucoup de personnes, c’est l’incohérence de vos propos qui va interroger le recruteur plus que les faiblesses elles-mêmes. Ce n’est pas grave du tout d’être timide ou de ne pas être à l’aise devant beaucoup de personnes (c’est d’ailleurs assez commun et peut représenter un avantage dans certaines relations professionnelles ou commerciales), mais dans cet exemple ces défauts semblent en contradictions avec votre parcours.

 

Comme vous pouvez le constater par rapport à ses intentions, le recruteur n’est pas intéressé à vos faiblesses dans l’absolu, et encore moins à vous juger en tant qu’être humain, il est juste très attentif à comprendre quels sont les potentiels freins et difficultés auxquels vous serez confrontés dans l’exercice de votre mission et, éventuellement, à votre future évolution au sein de l’entreprise.

Il n’y a donc pas des « bons » ou de « mauvais » défauts, de bonnes ou de mauvaises réponses. Il y en a qui sont cohérentes avec votre personnalité et votre parcours, et qui sont compatibles avec le poste à pourvoir ; il y en a d’autres qui ne le sont pas.

 

Trouvez vos défauts : voilà comment

Bon, maintenant qu’on sait ce qu’il ne faut pas faire et ce que le recruteur attend de nous, voyons comment bien préparer notre réponse à cette question difficile.

 

D’abord, voici ci-dessous la liste des possibles domaines à partir desquels vous pouvez trouver des idées pour ne plus vous trouver dans la situation que nous avons déjà rencontrée au début de l’article :

 

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Vos 3 défauts peuvent appartenir à une de ces trois catégories:

  • vos connaissances : si vous postulez sur ce poste, il est fort probable que vous voulez y apprendre des nouvelles choses. Il n’est pas étonnant du tout que vous n’ayez pas à date toutes les connaissances nécessaires pour être un expert de renommée mondiale sur votre future mission. Un de vos défauts ou faiblesses peut se référer à une connaissance partielle ou superficielle d’un aspect particulier du job. Attention par contre à ne pas avouer une connaissance insuffisante d’un sujet central pour le poste, et donc de risquer que le recruteur voit votre faiblesse comme incompatible avec votre mission. Si vous postulez comme développeur dans une start-up, par exemple, évitez de souligner que vous ne connaissez pas du tout le langage qui est demandé en premier sur la fiche de poste; par contre vous pouvez indiquer que vous souhaiteriez progresser sur une technologie annexe que vous considérez très prometteuse et qui pourrait bien compléter des aspects que ledit langage adresse moins bien.
  • vos expériences : une autre catégorie depuis laquelle vous pouvez trouver des idées de défauts est celle du bagage d’expériences professionnelles que vous avez (ou vous n’avez pas) acquises à ce jour. Quelques idées de défauts de cette liste peuvent être : une gestion du temps à perfectionner, le fait de ne jamais avoir eu l’occasion de travailler en Anglais, savoir s’arrêter au bon moment et avec un niveau de qualité acceptable pour une meilleure efficacité, le fait de ne pas avoir des compétences développées dans la gestion d’un groupe ou dans des présentations à un grand auditoire, la difficulté à déléguer certaines tâches, … Il peut s’agir de compétences que vous n’avez pas encore commencé à développer, ou sur lesquelles vous avez encore des marges de progression.
  • votre personnalité : cette catégorie est celle à laquelle on pense le plus souvent quand on doit identifier nos défauts. Les exemples plus courant sont le fait d’être timide, introverti ; un autre qui est souvent cité (et donc peu intéressant) est celui d’être perfectionniste. Dans cette catégorie, les possibilités sont infinies : le fait d’être très impulsif (ou très réflexif), d’avoir un esprit peu créatif ou peu analytique, de ne pas supporter le manque d’autonomie (ou le manque de règles ou de soutien), de mal vivre les situations de conflit ou de stress (ou de mal vivre leur total absence)… Vous pouvez trouver une longue liste dans cet article.

 

En gardant ces catégories en tête, comment trouver 3 de vos défauts qui s’appliquent au poste pour lequel vous êtes reçu en entretien, mais qui ne sont pas rédhibitoires pour que le recruteur vous fassent confiance ?

 

Ci-dessous les tactiques que je trouve le plus utiles :

  • relisez la description du poste, et faites attention aux choses que vous voulez apprendre, aux compétences et expériences sur lesquelles vous avez encore des marges de progression, aux aspects de votre personnalité qui pourraient être un frein à l’atteinte des objectifs du poste
  • relisez attentivement votre CV (ou repensez à votre parcours scolaire et professionnel), afin d’identifier des aspects de connaissances, expériences ou personnalité sur lesquels vous souhaitez progresser
  • demandez à quelques amis, proches, (ex) collègues ou copains/copines de promo quels sont à leur avis vos défauts, vos points à améliorer. Vous pouvez leur expliquer le contexte, et leur poser la question directement. Dans ce cas, ne gardez que les éléments qui ressortent à plusieurs reprises, et sur lesquels vous vous trouvez plutôt d’accord.
  • réfléchissez à des situations personnelles ou professionnelles lors desquelles vous vous n’êtes pas senti complétement à l’aise, et essayez d’identifier les raisons qui ont été à l’origine de votre inconfort. Vous pouvez alors retrouver quelques idées.

 

Remarquez que vous pouvez utiliser ces mêmes méthodes afin d’identifier aussi vos points forts !

 

Pour terminer, une fois que vous avez identifié les 3 défauts dont vous voulez parler à votre recruteur, et une fois que vous vous êtes assuré qu’il ne s’agit pas de quelque chose d’incompatible avec le poste sur lequel vous avez candidaté, voilà comment vous pouvez construire votre réponse :

  • parlez d’un exemple concret dans lequel votre défaut s’est manifesté, cela vous permettra de montrer à votre interlocuteur que vous savez analyser les situations dans lesquelles ce défaut joue en votre défaveur, et lui permettra de se faire une idée précise de sa « gravité »
  • expliquez pourquoi vous avez choisi ce défaut, par exemple en indiquant sur quel aspect de votre futur job vous pensez que ce défaut peut avoir un impact négatif, et quelles sont la nature et la gravité de cet impact
  • proposez des possibles solutions qui vous permettront d’éliminer ou de limiter le défaut, de le rendre sans impact pour la réussite du poste, ou alors de le transformer en un point fort; expliquez comment vous souhaitez mettre en place ou tester ces solutions.

 

Voici mes propres défauts

Maintenant que vous savez tout sur comment répondre à cette question, laissez moi vous donner quelques exemples personnels des défauts dont j’ai parlé lors de mes entretiens, en début de ma carrière et lorsque je candidatais pour un poste de manager.

 

En début de carrière :

  • la méconnaissance de certains sujets techniques : il y avait dans la description du poste des aspects techniques que je ne connaissais pas ou peu. J’indiquai précisément lesquelles, et je disais que j’avais trouvé tel site internet ou tel bouquin qui en parlait, et que je souhaitais les apprendre. Je donnais des exemples où j’avais appris des nouveaux sujets assez vite, pour montrer ma capacité à maîtriser rapidement des nouvelles connaissances.
  • le fait de s’ennuyer à répéter les mêmes tâches plusieurs fois, avec comme conséquence une baisse d’attention et de concentration dans le temps. Pour y remédier, j’expliquais que j’aurais fait beaucoup d’attention pour faire bien du premier coup des tâches ponctuelles, pour ne pas devoir y revenir dessus par la suite. Pour les tâches récurrentes, j’aurais veillé à apprendre toujours de nouvelles choses en les faisant, ou encore de changer la manière de le faire afin de limiter la sensation de répétition. J’aurais d’ailleurs peut-être trouvé une manière plus efficace de les faire à force d’essayer des nouvelles méthodes.
  • la gestion du temps : je trouvais qu’à l’école, on ne m’avait pas appris à bien utiliser mon temps, j’avais donc très peu d’expérience sur le sujet. Le risque pour moi était que j’aurais passé trop de temps sur une tâche peu importante, au détriment d’activités prioritaires. Pour y remédier, je souhaitais apprendre à planifier mon activité et de l’organiser dans mon agenda.

 

En tant que candidat d’un poste de manager:

  • le fait que je n’aime pas du tout les situations de conflit. Je sais que cela peut arriver dans une relation professionnelle, et que cela pouvait être une situation stressante pour moi. En attendant que ma capacité à y faire face s’améliore avec le temps et avec l’expérience, et estimant que fuir le conflit ce n’est pas la solution non plus, j’expliquais que ma stratégie était de traiter les possibles conflits dès les premiers signaux, sans attendre que les tensions et les émotions aient eu le temps de monter en flèche.
  • la délégation des tâches : lors de mon expérience précédente, j’étais toujours le « faiseur » de toutes les tâches dont j’étais responsable, en tant que manager je devais apprendre à déléguer les tâches aux bonnes personnes, sinon je risquait de rester submergé des choses à faire et j’aurais mal utilisé mon temps. Ayant un niveau d’exigence assez élevé, je savais que je devais faire attention à ne pas vouloir tout faire moi-même pour être certain que les choses étaient faites comme je l’entends.
  • la définition des objectifs des collaborateurs : à nouveau, c’était quelque chose que je n’avais pas l’habitude de faire avant, alors que je considère que c’était un aspect très important pour la réussite des objectifs de l’équipe. J’expliquait comment, pour y pallier, j’avais commencé à fixer mes propres objectifs afin de prendre l’habitude.

Une fois les avoir bien préparées, ces réponses m’ont permis d’approfondir la discussion avec mon interlocuteur, sans me sentir piégé par sa question ou stressé de devoir me contredire pour la suite.

 

A vous maintenant de travailler sur votre candidature pour que votre recruteur soit favorablement surpris par votre réponse et ravi de votre maturité, au point de vous faire confiance en vous proposant le poste !

 

Laissez vos commentaires ci-dessous avec vos réactions, remarques, ou questions : je souhaite continuer à vous aider pour réussir votre entretien d’embauche.

 

Image de Lili Vieira de Carvalho